A Pagny-la-Blanche-Côte, dans le porche d'entrée de l'église Saint-Grégoire-le-Grand,
le visiteur doit être attiré par un monument funéraire représentant un religieux,
vraisemblablement le prêtre de la paroisse.
Ce monument funéraire sculpté dans un bloc monolithe calcaire remonte à première
moitié du XVIe siècle et présente un décor en bas-relief peu saillant.
La partie inférieure comporte le gisant du prêtre ; il est vêtu d'une chasuble brodée et
d'une aube unie ; son étole repose sur son bras droit, sa tête est posée sur un
coussin et un chien, symbole de fidélité, est figuré sous ses pieds.
Malheureusement les yeux, le nef et la bouche du prêtre ont été martelé.
Au-dessus du gisant, le sculpteur anonyme a placé des pleurants : 7 hommes à gauche
et 7 femmes voilées à droite. Tous sont agenouillés, les mains jointes et tiennent un chapelet.
Entre les pleurants, la Messe de Saint-Grégoire a été représentée.
Le saint, 64e pape et l'un des quatre pères de l’Église en Occident, est figuré
dos à l'assistance, coiffé de la tiare, les bras levés et regardant le Christ
au-dessus de lui ; un calice et un missel reposent sur l'autel.
Deux religieux assistent Saint-Grégoire et le soutenant.
La Messe de Saint-Grégoire ou l'Apparition du Christ piteux sur l'autel est apparu tardivement.
En vogue au XVIe siècle, cette légende veut que lorsque Saint-Grégoire célébrait la messe,
un des assistants douta de la présence réelle du Christ dans l'hostie. Aussitôt, le saint
pape se mit à prier provoquant la venue immédiate du Christ sur l'autel, avec
les stigmates et entouré des instruments de la Passion.
Un retable est enfin sculpté au-dessus de la Messe de Saint-Grégoire ; on y reconnait Jésus,
le Sauveur placé au centre debout juste vêtu du périzonium
et coiffé d'une couronne d'épines.
De part et d'autres, les douze apôtres sont représentés deux par deux sous
une arcade à coquille saint-Jacques.
Saint-Antoine et Saint Jude avec une lance, instrument de son supplice
Saint-Jacques-le-Mineur avec un bâton de foulon en forme de massue avec lequel on
lui fracassa la tête et Saint Philippe avec la croix de son supplice
Saint-Jacques le Majeur avec son chaperon à coquille et son bourdon
et Saint-Jean l’Évangéliste bénissant un calice
Le Christ debout quasiment nu
Saint-Pierre tenant la clef et et Saint-Matthieu avec l'épée de son supplice
Saint-Thomas avec son équerre, rappelant son métier et Saint-Simon le Zélote avec
une scie, instrument avec lequel on le coupa en deux
Saint-André avec sa croix et Saint-Barthélémy avec son grand couteau, avec lequel
il fut écorché vif avant d’être crucifié
Malgré son état quelque peu délabré, ce monument funéraire mérite qu'on s'y intéresse !
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