RECHICOURT-LE-CHATEAU (57) - Un château renaissance...menacé ?

A quelques kilomètres de Sarrebourg, le village mosellan de Réchicourt-le-Château conserve

une demeure renaissance dont une partie de la façade s'est effondrée.

Apparemment, une société de drone a été mandaté pour survoler le site afin de
constituer une vue en 3D de l'ensemble des bâtiments pour estimer
les travaux à engager au regard du constat de l'architecte.

Une première fortification existait vers 770, liée à un domaine carolingien avec

une cour fermée ; d'ailleurs Réchicourt vient du latin "Rehensaldo curtis",

signifiant la cour d'un certain Rehensaldo.

En 1103, les textes médiévaux évoque le château de Réchicourt comme étant le "Castro Richiscurtis"

 appartenant à un certain Richard ou Girard, père de Gobert.

Le château de Réchicourt avant 1300

En 1181, Warin de Réchicourt (Warinus de Richircort) est co-seigneur des lieux
avec Dietrich de Werd

Vers 1255, Thierry de Réchicourt, alors en possession de la forteresse,

rendit hommage pour celle-ci, à l’évêque de Metz.

Au XIVe siècle, Réchicourt et son château relevaient des comtes de Dabo-Linange.

En 1585, le duc Charles III de Lorraine se porta acquéreur d'un quart du château de Réchicourt

moyennant la somme de 50 000 florins.

De 1628 à 1630, Réchicourt fut dévastée par les troupes suédoises et le château abandonné.

Le bâtiment accolé à la "porterie" a perdu une grande partie de sa façade et des étais métalliques

ont été placé à l'intérieur des pièces pour éviter l'effondrement total.

En 1633, le duc Charles IV de Lorraine se serait retiré à Réchicourt où il tomba malade

en raison de la présence de pestiférées dans le village et à proximité du château.

Le 7 avril 1667, le comte des Deux-Ponts, Adolphe-Jean, se porta acquéreur

de la seigneurie de Réchicourt.

En 1681, le comte Frédéric d'Ahlefelt rendit hommage au roi de France

pour le fief de Réchicourt.

Puis, le duc de Fronsac-Richelieu était propriétaire de la demeure renaissance de 1751 à 1789.

Au fil des siècles suivants, la forteresse va évoluer pour laisser place, au XVIe siècle,

à une demeure seigneuriale renaissance.

Oriel à trois pans coupés à fenêtres rectangulaires

Portail d'entrée à arc en plein cintre

L'une des fenêtres à meneaux au-dessus du portail d'entrée

Linteaux décorés de disques moulures et à fleuron

On remarquera un ensemble de fenêtres à croisée des XVIe et XVIIe siècles.

Fenêtres à croisée (XVIIe siècle)

Fenêtre à croisée (XVIe siècle)

Vestiges des remparts médiévaux

Mur extérieur de l'enceinte présentant encore ses douves médiévales

L'une des tours des anciens remparts du village

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NANCY (54) - Portique du Parc de la Pépinière (XVIIIe siècle)

 Placé tout près de la roseraie du Parc de la Pépinière de Nancy, un portique du XVIIIe siècle
appartient, depuis 1950, à l'ensemble de la statuaire répartie un peu partout.

Cette œuvre provient de la résidence Winstel de Custines où vécut Louis Guingot (1864-1944),
 artiste-peintre à l’École de Nancy et inventeur du camouflage militaire en 1914.

Depuis 1917, la famille Guingot profita du parc situé à l'arrière de maison Winstel jusqu'en 1944,
 date à laquelle un bombardement endommagea la demeure ainsi que son parc
où se trouvait le portique au thème religieux antique.

Désireux de le préserver, la ville de Custines racheta le domaine et fit don de l’œuvre
à la ville de Nancy, en 1950, charge à elle de l'entretenir et de lui trouver une place
de choix dans le Parc de la Pépinière où chacun peut encore l'admirer. 

 Le portique avec le dieu fleuve au centre et au-dessus de la porte, encadré, à gauche,
par le buste de la déesse Vénus et, à droite, par le buste du dieu Bacchus

 Figuration d'un dieu fleuve barbu à demi allongé sur des rochers ; il se tourne légèrement

vers la droite du côté de la jarre contenant le fleuve, qu'il déverse de sa main droite.

Deux dauphins sont figurés à droite et à gauche

 Buste de la déesse Vénus représentée à l'antique, les cheveux traités en grosse mèches relevées

en chignon, la poitrine dénudée par un drapé reposant sur ses épaules.

L'expression du visage de Vénus mélancolique : elle penche la tête vers la gauche,

le regard orienté vers le dieu fleuve qui semble lui rendre son attention. 

 Buste du dieu Bacchus imberbe et souriant, la bouche entrouverte, présente une mine

réjouie contrastant avec l'expression plus dramatique des deux autres figures décorant
le portique. Il est vêtu à l'antique avec sa toge laissant apparaître l'une de ses épaules. 

 Joufflu et l'air enjoué, le dieu présente une couronne composée de pampres
de vignes avec ses grappes de raisin.

 En avril 2017, le portique a été détourné avec l'ajout d'une tête de smiley sur celle du dieu Fleuve
qui a également été doté d'une basket sur son pied gauche !

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GUERRE 14-18 : Antoine CANEL, un soldat lorrain du 79e RI, prisonnier en Allemagne (1895-1918)

Grâce au prêt d'une lettre et de trois photos-cartes de Me Thomas, je vous présente un anonyme,

Antoine Victor Paul CANEL, soldat au 79e RI et capturé lors de la bataille de Morhange

(18-20 août 1914) où les Français se sont fait surprendre et ont perdu beaucoup d'hommes.

Soldats du 79e RI fait prisonniers à Morhange

Le bataillon d'Antoine CANEL défendait alors des positions dans Lidrezing,
face à celles des Allemands situées sur la crête boisée dominant le village.

La fureur des combats va anéantir l'un des bataillons du 79e RI, celui du commandant
Craman, qui va mourir révolver à la main.

La puissance de l'artillerie allemande et la ténacité des troupes bavaroises ont eu raison des
derniers défenseurs. Antoine CANEL sera capturé avec les derniers combattants français du 79e RI.

Comme 8 000 autres poilus des différents régiments engagés, Antoine CANEL sera
envoyé dans l'un des camps de prisonniers en Allemagne, près de Stuttgart.

Prisonniers français du 79e RI et d'autres régiments installés dans la cour de la caserne
de Morhange, le jour même de la bataille

 Cette photo-carte représente Antoine CANEL au camp de Stuttgart-Heilbronn
après sa capture lors de la Bataille de Morhange ; elle date de la fin de l'année 1914 
ou début de l'année 1915. Elle est adressée à son père Charles CANEL, résidant à Diarville

Cousin de Marcel THAILLARD (évoqué à travers la dernière lettre qu'il écrit sur le front de Verdun,

à consulter ici), Antoine CANEL est né à Diarville le 4 décembre 1895 et décédé au camp

de Stuttgart-Heilbronn le 23 octobre 1918, après 4 années de captivité.

Le 19 avril 1915, il envoie une lettre à ses parents avec une gravure de la cathédrale
d'Ulm, ville allemande par très éloignée de Stuttgart.

Voilà ci-dessous la transcription de la lettre présentée :

"Ulm 19 avril 1915

Chers Parents

J'ai reçu votre paquet du 29 mars le 7 avril il contenait un gâteau, trois saucisses, une boîte de

confiture, du sucre, du chocolat, du thé, deux boîtes de sardines et cinq papiers à cigarette, je pense

que vous avez reçu ma lettre du 6 avril sur laquelle je vous dis que j'ai reçu votre lettre du 22 mars,

le mandat du 8 mars; le paquet du 20 A et celui du 23, les œufs qui étaient dans le paquet du 20

étaient gâtés alors ne ment envoyer plus, j'ai reçu votre carte du 28 mars, votre carte du 4 avril et

un paquet du 1er avril lequel je n'attendais pas car vous ne m’en parler pas sur votre carte du

28 mars et sur la carte du 4 avril vous me dites que vous m'envoyer un paquet le 7 avril, lequel

je n'as pas encore reçu, ce paquet du 1er avril a été longtemps en très bon état, la boule (de pain)
n'était pas moisie et pas dure  le jambon était bien bon, j'ai été content de recevoir la boite de
pastilles Guiot et le morceau de savon me servira bien aussi il y avait aussi une boîte de sardine.

Ecrivez-moi souvent et envoyez moi souvent des paquets  principalement la boule car c'est

le plus nécessiteux, donner moi des nouvelles des hommes qui sont allé au feu ainsi que de mon

cousin Marcel et dites moi si mon cousin de Bouzanville est encore en garnison car je pense

qu'il doit être sur le champ de bataille - Vous me donnez le bonjour du père et mère Michel,

ils sont donc revenus à Diarville. Je leurs donne bien le bonjour ainsi que chez monsieur Florentin.

Vous leurs direz que n'ai pas répondu à leur dernière carte car je n'écris qu'à mon tour

et je vais pas souvent de trop écrire à d'autres qu'à vous.
 

Je suis en bonne santé et je pense que vous aussi.
 

Je vous embrasse bien fort tous deux
 

Section 21 Baraque 6 Antoine Canel"

Groupe de prisonniers français au camp de Stuttgart-Heilbronn ; Antoine Canel
est le second soldat assis en partant de la gauche et le seul à porter un calot.

Carte-photo écrite le 13 janvier 1918 par Antoine CANEL, postée le 8 février 1918 et

adressée aux parents de Marcel THAILLARD, Mansuy THAILLARD et

Céline DIDRIT, résidant à Bouzanville.

Il est en compagnie de ses compagnons d'infortune prisonniers, pour certains, depuis des
années dans le Camp de Stuttgart-Heilbronn. Il y mourra d'épuisement et sans doute
de manque de nourriture car les conditions de détention étaient rudes.

Cette photo en pied a été postée le même jour que celle où il est avec ses camarades d'infortune,
le 8 février 1918 ; malheureusement la carte, envoyée à Mansuy THAILLARD
et Céline DIDRIT, résidant à Bouzanville. a été recoupée

Acte de décès d'Antoine CANEL dressé par le corps d'armée.
Il est précisé qu'il était engagé volontaire dès 1913, à l'âge de 18 ans

Pour finir, le soldat de 2e classe Antoine Canel, cycliste professionnel avant la guerre, s'est engagé
comme volontaire début 1913 et s'est retrouvé, le 5 janvier de cette année-là, à Ludres
pour une halte lors des grandes marches d'épreuve du 79e RI.

 Antoine Canel est débout complètement à droite sur chacune des photos.
(Ludres - Janvier 1913 - Collection Jean Remy)
 

 Fiche matricule militaire d'Antoine Canel ; il était cycliste avant la guerre
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SAINT-MIHIEL (55) - Stalles de l'église Saint-Michel (XVIIIe siècle)

L'église Saint-Michel de Saint-Mihiel conserve dans son chœur rectangulaire de

remarquables stalles en bois du XVIIIe siècle.

Elles sont l’œuvre du menuisier Pierre Rouby et du sculpteur Jean Cimar.

Ces stalles sont composées de deux rangs parallèles de sièges se rabattant en arrière, avec

console formant strapontin et constituant 80 places assises.

Les accoudoirs sont finement sculptés de miséricordes et le lambris au-dessus des sièges du

second rang affiche de hauts dossiers à caisson séparés par des caryatides

aux bustes d'anges finissant par une guirlande.

Hauts dossiers à caisson séparés par des caryatides

Les accoudoirs ornés de volutes et miséricordes aux anges

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