Dominant la Mortagne, les vestiges du château épiscopal de Moyen figure parmi les exemples
de forteresses construites au XVe siècle sur un territoire appartenant à l'évêque
de forteresses construites au XVe siècle sur un territoire appartenant à l'évêque
de Metz et enclavé dans les possessions lorraines.
Le village de Moyen existait bien avant le château actuel du XVe siècle.
En 1111, l'abbaye de Senones et son abbé Antoine (1087-1136) possédait des biens à Moyen
En 1111, l'abbaye de Senones et son abbé Antoine (1087-1136) possédait des biens à Moyen
selon un diplôme de l'empereur Henri V (1111-1125).
Le village est également évoqué dans une bulle du pape Calixte II (1119-1124), de 1123,
et dans une charte d’Étienne de Bar, évêque de Metz (1121-1162) de 1124.
Façade à trois niveaux : un rez-de-chaussée à fenêtres en tiers-point réunies 2 par 2 à tympan
trilobé ; et deux étages garnis avec des fenêtres à meneaux
En
1224, Jean 1er d'Apremont, évêque de Metz (1224-1238), acquit tout ce
que les moines
de Senones et leur abbé Henri 1er (1204-1225) possédaient à Moyen, en terres, en
bois,
en serfs, en eaux, avec le ban ou la seigneurie, à l'exception du droit de
patronage et des dîmes qui leur appartenaient.
Devenus possesseurs de Moyen, les évêque de Metz établirent Moyen comme le chef-lieu
d'une de leurs châtellenies, avec un lieu de pouvoir. Existait-il déjà un premier
château à Moyen dès le XIIIe siècle, apparemment non !
Logis seigneurial - Elévation latérale avec au rez-de-chaussée, une fenêtre rectangulaire
à tympan à arc trilobé
L'évêque Conrad II Bayer de Boppart (1415-1459) fut le premier à faire édifier un château,
emblème de son pouvoir épiscopal sur Moyen et le territoire associé, vers 1444.
emblème de son pouvoir épiscopal sur Moyen et le territoire associé, vers 1444.
A cette époque, les bourgeois d’Épinal, qui relevaient l'évêque de Metz, venaient
à Moyen pour effectuer des corvées.
à Moyen pour effectuer des corvées.
Comme les seigneurs des environs étaient mécontents de la présence du château de l'évêque
de Metz, ce dernier fit appeler sa forteresse le "Qui qu'en grogne", montrant son mépris.
de Metz, ce dernier fit appeler sa forteresse le "Qui qu'en grogne", montrant son mépris.
Logis seigneurial - Élévation avec un rez-de-chaussée à fenêtres géminées en ogives,
séparé du 1er et 2e niveaux par un cordon de pierres, des fenêtres à meneaux
et à tympan trilobé permettent l'éclairage de l'intérieur des pièces
Vers 1555, l'évêque messin Robert de Lenoncourt (1551-1555), devenu fidèle serviteur du roi de
France (depuis 1552 les 3 évêchés de Metz, Toul et Verdun étaient devenus français)
demanda l'installation d'une garnison française dans son château de Moyen.
Au cours des Guerres de religion, le château de Moyen subit vraisemblablement l'assaut
des Protestants français et allemands.
Logis seigneurial - Série de fenêtres en ogive à tympan trilobé et réunies 2 par 2
En 1582, les Bourguignons, en 1587, les Reîtres et en 1591, les Espagnols attaquèrent
le château de Moyen.
Le village de Moyen et son château furent alors incendiés.
Logis seigneurial - Élévation à trois niveaux de fenêtres (en ogive et à meneaux)
En 1634, le château fut assiégé par les hommes de Jacques Nompar de Caumont, duc de La Force
et maréchal de France (1558-1652) afin d'attirer le duc Charles IV de Lorraine (1625-1634)
en vue d'un affrontement. Le siège de la forteresse de Moyen dura six jours
et la garnison en infériorité numérique se rendit.
et maréchal de France (1558-1652) afin d'attirer le duc Charles IV de Lorraine (1625-1634)
en vue d'un affrontement. Le siège de la forteresse de Moyen dura six jours
et la garnison en infériorité numérique se rendit.
En 1635, le duc Charles IV de Lorraine reprit vaillamment le château de Moyen
et y plaça une garnison sous les ordres de Jean d'Arbois, seigneur de Xaffevillers.
Le duc de La Force entreprit un nouveau siège de la forteresse, qui se solda pas la reddition
des défenseurs, après cinq jours, le 18 septembre 1635, faute d'eau.
et y plaça une garnison sous les ordres de Jean d'Arbois, seigneur de Xaffevillers.
Le duc de La Force entreprit un nouveau siège de la forteresse, qui se solda pas la reddition
des défenseurs, après cinq jours, le 18 septembre 1635, faute d'eau.
Les soldats lorrains, mal payés et livrés à eux-même, ravagèrent la région en la pillant.
En 1656, ils enlevèrent le château de Moyen dont ils firent leur base arrière
pour continuer leurs ravages dans la châtellenie et au-delà.
pour continuer leurs ravages dans la châtellenie et au-delà.
En 1639, François de l'Hospital (1583-1660), seigneur du Hallier et gouverneur de Nancy,
fut chargé de réprimer ces "brigands" en allant assiéger le château de Moyen.
Un certain Thouvenin, capitaine du régiment de Saint-Baslemont, et sa centaine
d'hommes allaient subir un déluge de feu de la part des canonniers français.
Ainsi, le 1er août 1639, le siège de la forteresse commença et dura jusqu'au 15 septembre ;
les 4000 coups de canon tirés ébranlèrent l'édifice obligeant les défenseurs, impuissants,
à jeter l'éponge face à l'acharnement des troupes adverses déterminées.
A la Révolution française, le château fut vendu comme bien National et la propriété morcelée ;
les pierres de la forteresse de Moyen servirent aux villageois pour bâtir leurs maisons.
En 1983, création de l'association «Les Amis du château de Moyen» dont les membres
œuvrent toujours pour la sauvegarde et la reconnaissance du château de Moyen,
l'une des rares forteresses médiévales encore significative.
Logis seigneurial - Porte d'entrée principale en ogive avec un tympan trilobé
à écu bûché affichant jadis les armoiries de Conrad II Bayer de Boppart
à écu bûché affichant jadis les armoiries de Conrad II Bayer de Boppart
Logis seigneurial - Blason d'un seigneurial (XVIIe siècle)
Logis seigneurial - Fenêtre rectangulaire latérale à tympan trilobé et écoinçons
Logis seigneurial - Angle du bâtiment avec ses pierres gravées de marques de tâcherons
Logis seigneurial - Sur la façade, un œil avisé découvrira quelques marques de tâcherons
Logis seigneurial - Fleur de lys, marque de tâcheron ?
Logis seigneurial - Vestiges d'un calendrier solaire
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Porte au linteau finement sculpté de trilobes et quadrilobes
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Porte simplement moulurée
Logis seigneurial - 2e niveau : Porte au linteau trilobé
Logis seigneurial -Rez-de-chaussée : Reste d'une colonne à chapiteau
Logis seigneurial -Rez-de-chaussée : Pièce conservant une cheminée
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Taque de cheminée aux armes de Lorraine
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Oriel du palais épiscopal avec ses trilobes
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Salle de la maquette
Gravure de François Collignon montrant le siège du château de Moyen en 1639
par les troupes françaises du gouverneur de Nancy, du Hallier
Maquette du château reconstitué d'après la gravure de François Collignon
Logis seigneurial - Rez-de-chaussée : Salle de la maquette
Gravure de François Collignon montrant le siège du château de Moyen en 1639
par les troupes françaises du gouverneur de Nancy, du Hallier
Maquette du château reconstitué d'après la gravure de François Collignon
Le palais épiscopal
Le palais épiscopal - Élévation sur 4 niveaux ; chacun des étages présentaient des fenêtres
à meneaux ; le 1er a gardé une fenêtre en ogive à arc trilobé et le culot
supportant jadis l'oriel subsiste toujours
Le palais épiscopal - Fenêtres à meneaux du 2e niveau
Le palais épiscopal - Fenêtre en ogive jouxtant le culot de l'oriel
Le palais épiscopal qui se prolongeait au-delà des murs restants
Le palais épiscopal - Intérieur
Le palais épiscopal - Cave présente sous le logis
Vestiges d'une tour semi-circulaire accolée au palais épiscopal
Lice entre les deux remparts du château
L'une des tours rondes du premier rempart jouxtant les logis
Vestiges de la chapelle castrale avec sa grande fenêtre dénaturée
Fondation de la tour maîtresse
Second rempart avec l'une des tours semi-circulaire, peut-être ouverte à la gorge
Second rempart - Intérieur de la tour semi-circulaire avec ses trois ouvertures défensives
La lice entre les deux lignes de remparts
Courtine du premier rempart et l'une des tours rondes
L'une des tours du premier rempart enserrant les logis d'habitation et la chapelle
Vestige du rempart extérieur
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