Châteaux-forts, abbayes, églises, ponts... constituent les richesses du patrimoine lorrain ! Ce blog entend vous les faire découvrir au gré de mes visites !
Saint-Max possède une petite église remontant au XIIe siècle, située rue du maquis de Ranzey.
Les sources historiques concernant l'histoire de cette église sont ténues.
Saint-Max et son église sont mentionnés pour la première fois en 1263 comme faisant
partie des biens de Milon de Vandières, alors seigneur d'Essey-les-Nancy.
Il est fort probable que l'édifice actuel remplace un sanctuaire plus ancien, qui lui même
a réutilisé l'espace d'un ancien temple gallo-romain dédié à Mars dont on a retrouvé
des tuiles à rebord, des fibules et des sépultures.
L'ancienne chapelle ou
ermitage médiéval, devenu un petit prieuré appartenant à l'abbaye de Solesmes,
fut placé sous le patronage de Saint Médard, évêque de Noyon, (458-545)
dont le nom a été déformé
selon le dialecte lorrain en Saint Mard, Saint Mach,
Saint Maix, Saint Mâ, Saint Max.
Une toute petite communauté vivait autour de cet édifice qui fut
longtemps annexe de
la paroisse Saint-Martin de Malzéville, puis
succursale de Dommartemont.
L'église actuelle se compose donc d'un clocher roman de la fin du XIIe siècle avec ses baies
géminées en plein cintre, d'une nef du XVe siècle, d'une chapelle néo-gothique bâtie
au XVIIIe siècle et d'un chœur reconstruit en 1856.
L'une des baies géminées en plein cintre avec sa colonne centrale en forme de tau
Portail latéral gothique (XVe siècle) avec son tympan trilobé et une statue moderne
de Saint-Médard reposant sur une console.
A droite du portail latéral, une Vierge à l'Enfant du XVe siècle malheureusement masquée par un plexiglas. ____________________
Dans la vieille ville de Nancy, riche en demeures historiques, une mérite votre attention :
l'Hôtel de Lillebonne, bâtiment renaissance occupé par la MJC, situé au numéro 14
de la rue du Cheval Blanc, à l'angle avec la rue de la Source.
A l'emplacement de l'ancienne "Maison des étuves municipales", cet hôtel particulier fut construit
pour Claude de Beauvau par le jeune et prometteur architecte Nicolas La Hiere en 1580.
Ayant besoin d'un pied-à-terre à Nancy, Claude de Beauvau, nommé en 1577 à la cour du duc
Charles III de Lorraine, fit donc édifier cet hôtel, à quelques centaines de mètre du palais ducal.
Dès le , le duc autorisa la ville à vendre la maison de la rue des Étuves "à son très cher et féal messire Claude de Beauvau".
En 1597, Henri Ier de Beauvau, petit-fils de Claude, hérita de la demeure. Bien que son grand-père
souhaitait que l'hôtel resta dans la famille, il s'en dessaisit en 1621 au profit du duc Henri II
de Lorraine. Ce dernier y logea deux de ses bâtards, Henri de Bainville, abbé de Saint-Mihiel,
et Charles de Briey, commandeur de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Les fenêtres
des deux premiers niveaux supporte un fronton
en cintre brisé à volutes,
qui s'appuie sur un cartouche central ovalaire surmonté d'une palmette. Les décorations des
fenêtres du premier niveau affleurent le bas des fenêtres du niveau supérieur.
Henri de Bainville quitta rapidement cette demeure préférant s'installer en Ville-Neuve.
Avec Charles de Briey, l'hôtel prit le nom d'Hôtel de Malte.
En 1665, la fille de Charles IV de Lorraine, Anne, et son époux François-Marie, prince
de Lillebonne, s'installèrent à l'hôtel de Malte.
Pendant l'occupation française, l'Hôtel fut probablement occupé par des officiers français.
En 1699, Anne de Lorraine retrouva sa demeure jusqu'à sa mort en 1720.
Sa fille, Marie-Elisabeth, princesse d'Epinoy, demeura, par intermittence dans cet hôtel
avant de le vendre en 1740. Jusqu'en 1826, sept propriétaires se succédèrent.
Le nom actuel, apparait pour la première fois dans un acte de vente de 1750.
En 1826, la congrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul
achèta l'hôtel
pour augmenter l'ensemble de leurs biens immobiliers situés entre la rue de
la Source et la rue de la Charité.
Au cours du XXe siècle, avec la crise des vocations, la congrégation se sépara, peu à peu,
des immeubles en sa possession, et notamment l'Hôtel de Lillebonne,
qu'elle vendit à la ville de Nancy, en 1972, qui y installa la MJC.
Un écusson rectangulaire encadré de deux S contournés et surmonté d'un petit fronton
en cintre brisé repose sur l'entablement.
De dimensions assez modestes,
l'Hôtel de Lillebonne est de forme un quasi-carré d'une
quinzaine de mètres de côté avec un toit d'ardoises à quatre pentes.
Affichant une façade renaissance, dans le pur style italianisant de la fin du XVIe siècle
alors en vogue dans la capitale ducale.
Le portail d'entrée est encadré de deux colonnes, entourées de six couronnes de feuillage d'olivier superposées, reposant sur des stylobates et supportent de petits chapiteaux d'ordre ionique.
Au centre de l'arc en plein cintre de la porte d'entrée, figure une tête de déesse antique.
Les écoinçons de la porte d'entrée présentent des trophées d'armes composés
d'armures et d'armes figurées à l'antique.
Un entablement, de style
ionique, repose sur les chapiteaux ioniques ; il est décoré d'une frise
composée de palmettes et de motifs
floraux et, sous la corniche, une moulure ornée d'oves.
Une des trois gargouilles en pierre, à décor de feuillages, marquant les angles du toit.
Sur la façade de la rue de la Source, l'entrée de l'ancienne chapelle
est encore visible avec
son portail à
fronton triangulaire reposant sur des pilastres et de petits chapiteaux d'ordre ionique.
À la clef de l'arc de la porte, une tête d'ange ailée a été placée.
Façade secondaire avec son portail en plein cintre à pilastres nus à chapiteaux
ioniques supportant un fronton triangulaire
Façade secondaire - Portail en plein cintre à pilastres nus à chapiteaux
ioniques supportant un fronton triangulaire. La clef d'arc du cintre est pourvue d'un ange.
Façade secondaire - Portail en plein cintre : chapiteau ionique
On pénètre dans le bâtiment par six marches qui précèdent un court couloir au plafond
décoré de motifs sculptés. On accède aux étages par un escalier en
pierre, sans mur d'échiffre,
dont les volées, appuyées sur des arcades
retombent sur deux fins piliers
de section carré et des cul-de-lampes ouvragés.
Les plafonds des volées, des repos et des paliers sont décorés d'entrelacs, de bandes,
de volutes, de rosaces, d'oves, de perles et de feuillages sculptés. Les arc-diaphragmes
et les cul-de-lampes sont eux aussi richement sculptés (pommes de pin et feuillage).
L'escalier comporte un garde-corps en fer forgé au dessin sobre et élégant.
Au premier étage, face à l'escalier, se trouve l'ancienne salle de
réception