Dans le quartier d'Outre-Seille, au 4 et 6 rue des Charrons, se trouve l'Hôtel de Burtaigne,
demeure patricienne de la Renaissance élevée à cet endroit par les Gournay, famille patricienne
messine, membre des Paraiges (classe héréditaire qui avait au sein de la ville
le monopole des fonctions publiques dirigeantes)
messine, membre des Paraiges (classe héréditaire qui avait au sein de la ville
le monopole des fonctions publiques dirigeantes)
Bien que mentionnée en 1531 comme "une maison sceante en la rue des Cherriers, qu’on
dit la maison de Burtaigne", cette demeure renaissance a vu sa construction
commencer aux alentours de 1520.
La charpente du bâtiment principal (au n°4) a été datée par dendrochronologie de l'année 1523,
et celles de l'annexe (au n°6) entre 1534 et 1544.
Vers 1540, on y célébra le mariage de Claude de Gournay, fils du maitre-échevin et conseiller
du duc Antoine de Lorraine, Michel de Gournay (1475-1551), avec Catherine de Créhange.
En 1551, après la mort de Michel de Gournay, l’hôtel passa à son fils Jacques, seigneur de Beux,
maitre-échevin de Metz en avril 1552, au moment de l’entrée à Metz de Henri II de France.
Au XVIIIe siècle, les fenêtres du bâtiment principal, occupé par un marchand de bois Mr Dubuisson,
furent remaniées en retirant partiellement les meneaux.
En 1769, le n°6 fut occupé par le Bureau général des tabacs et le resta jusqu'en 1788.
En 1797, Antoine-Louis Bouvard, inspecteur de la régie des droits réunis et fils de Nicolas, agent
général des fermes du roi, des Trois Évêchés et de Charleville, et de Marie-Rose Dubuisson,
hérita de la demeure familiale avec sa femme Marie-Jeanne-Sophie Pierre.
En 1821, l'Hôtel de Burtaigne fut vendu à Jean-François Maguin, vinaigrier et marchand de vin.
Il le conserva jusqu'en 1830, date à laquelle il s'en dessaisit en faveur de Dominique Victor
Colchen, père de la fondatrice des Filles de Saint-François de Sales.
Lion debout tenant un bâton et un écu jadis armorié
Caroline Carré de Malberg (1829-1891), à l'origine des Filles de Saint-François de Sales,
y passa une partie de
son enfance.
En 1854, un gendre de Colchen, Jean-Baptiste Salmon, commerçant en vin, prit
possession de la demeure où il logea quelques années.
En 1900, l'hôtel changea de propriétaire en la personne d'Anne-Marie-Célestine Michel.
Griffon
En 1972, alors que la demeure était vide, un propriétaire privé racheta l'ensemble et
commença de sérieuses restaurations intérieures.
En 1988, l'Hôtel de Burtaigne fut inscrit au titre des monuments historiques ;
et en 2006, il fut enfin classé.
Cependant, un ravalement de la façade extérieure permettrait de redonner un coup
d'éclat à cette demeure renaissance d'exception.
Chimère
La façade présente encore deux fenêtres à meneaux peuplées d'animaux fantastiques
(chimère, griffon...) et sauvages (lion, loup...).
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