Bâtie sur les hauteurs de Liverdun, la collégiale Saint-Pierre est un édifice qui remonte au
XIIe siècle, qui a été remanié ensuite au XIIIe et XVIIIe siècle.
Alors que le village de Liverdun est mentionné en 894, l'existence d'une église
paroissiale ("ecclesia Leverdunensis") date de 960.
Domaine de l’Évêché de Toul, il faut attendre l'épiscopat de Pierre de Brixey (1165-1191)
pour que la cité soit dotée d'une forteresse et d'une collégiale.
Concernant la création du chapitre de chanoines, l'évêque demanda à son frère,
Simon, abbé du monastère prémontré de Rangeval, de lui envoyer
quelques moines pour édifier notamment une chapelle.
Façade occidentale avec l'oculus roman surmontant le portail
du XVIIIe siècle cachant les voussures de l'ancien portail roman
La fondation fut, dès ses débuts, peu prospère en raison notamment des tensions
entre l'évêque de Toul et le duc de Lorraine et l'évêque de Verdun.
Pour calmer le jeu, l'évêque de Toul décida, en 1178, de céder l'église paroissiale
Saint-Martin, située au centre du bourg, aux prémontrés de Rangeval, tout en installant
le chapitre de chanoines à l'intérieur de l'enceinte castrale à l'endroit même
du dépôt des reliques de Saint-Euchaire.
Façade - Oculus roman à dents d'engrenage
Partie supérieure du portail de la façade occidentale avec les voussures romanes
Au XIIIe siècle et XVe siècle, la collégiale subit des modifications notoires.
Le clocher fut ajouté au XVIe siècle ; et le portail du XVIIIe siècle remplaça celui du XIIe siècle.
Au-dessus du portail classique du XVIIIe siècle subsiste les restes de voussures romans
à personnages jouant d'un instrument (cor, vielle, psaltérion...) et d'un diable.
Le portail latéral nord remonte à la seconde moitié du XIIe siècle, vers 1178.
Il présente un tympan nu encadré de voussures en plein cintre, l'ensemble repose sur
des chapiteaux à crochets jadis soutenus par des colonnes.
Le transept sud affiche une grande rosace du XIIIe siècle à remplage du XVe siècle
composé de rayons trilobés se rejoignant au centre où se trouve un quadrilobe.
En-dessous, deux grandes fenêtres en arc en tiers-point et à encadrement fait de
colonnes à chapiteaux à crochets (XIIIe siècle) comportaient autrefois
un remplage gothique à lancettes et multilobes.
Enfin, lorsqu'on obseve attentivement le parement des murs extérieurs de la collégiale,
en priorité au sud, on peut voir les marques des tailleurs de pierre.
On distingue ainsi des triangles, des croix, des T...
Prochainement, nous pénétrerons à l'intérieur de la collégiale pour en découvrir
toute sa richesse architecturale des XIIe-XIIIe siècle.
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