Dès la fin de l'été 1915, les régiments français vont recevoir, au fur et à mesure, le casque Adrian,
en remplacement de la cervelière en acier que les Poilus mettaient sous leur képi.
J'ai eu le plaisir d'avoir entre les mains l'un de ces casques ayant appartenu à Robert Millefert,
soldat au 121e BCP recruté à Vesoul, et dont les descendants, aujourd'hui en Lorraine,
ont précieusement conservé cette relique de la Grande Guerre.
Robert Millefert et sa plaque matricule de 1915
Ci-dessous, un extrait de son journal de guerre au moment du passage de son régiment,
le 121e BCP, dans la région de Nancy :
" Le 1er juin 1916, nous partons à Marron et à Sexey-aux-forges : vingt kilomètres à pied, pour
un jour d’Ascension, c’est fatigant ! Le lendemain, nous poursuivons notre route avec une étape
de vingt-cinq kilomètres. Nous arrivons péniblement encore à Vitrey. Cependant, en passant dans
les villages de Meurthe-et-Moselle, les civils nous présentaient du vin dans des seaux pour que
chacun y puise avec son quart, tout en restant au pas cadencé ! Les officiers nous interdisaient
d’en accepter. Arrivés dans notre nouveau cantonnement, toute la compagnie devait loger dans
un mauvais grenier. A tel point que nous avons formé le bivouac dans un pré voisin pour y dormir.
De plus, notre nourriture est très mauvaise depuis trois semaines : nous ne mangeons que des
lentilles, des harengs et de la morue. Le 3, nous allons à Haroué et à Affracourt en passant par
Vézelise où nous avons défilé devant le colonel Susbielle, commandant notre brigade."
Képi et sa cervelière d'acier
Avant la création du casque, 77 % des blessures reçues par les Poilus étaient localisées à la tête,
le chiffre tomba à 22 % dès 1916. Son utilisé fut donc prouvée même si on retrouve
parfois des casque Adrian percés de trous.
Le cimier garni la partie sommitale du casque
L'insigne de chasseur (un cor) occupe la partie frontale du casque
A la fin de la guerre, une plaque a été rivetée sur la visière en laiton avec
l'inscription « Soldat de la Grande Guerre 1914-1918».
L'intérieur du casque est pourvue d'une protection en cuir et la jugulaire permet
de le maintenir en place sur la tête.
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