De l'ancien château de Void-Vacon, ne subsiste aujourd'hui que la Tour de l'Audience
et la Tour aux Pigeons ; mais quels témoins majeurs du passé fortifié de la cité meusienne !
et la Tour aux Pigeons ; mais quels témoins majeurs du passé fortifié de la cité meusienne !
La Tour d'Audience et le clocher de l'église
Aperçu historique
Dès le VIIe siècle, un palais royal avec un atelier monétaire existait à Void-Vacon ; il se trouvait
près de l'antique Noviatum, donnée à l'évêque de Toul par le roi Dagobert.
Il semblerait que Charlemagne ait séjourné dans ce palais.
En 1011, Void-Vacon, alors dénommé dans les archives Vedum, accueillit un premier château.
En
1037, la cité de Void-Vacon subit les déprédations des hommes du comte
de Troyes
qui se dirigeait alors vers Toul pour s'en emparer.
La Tour d'Audience
Au XIIe siècle, le château de Vedium ou Vodium fut alors reconstruit, il
était alors aux mains
d'un châtelain au service de l'évêque de Toul. Un
prévôt, Gautier Roucel exerçait
alors la justice au nom de l'évêque.
En 1171, un certain Hugues de Reynel fut excommunié pour avoir brulé la cité de Void-Vacon.
En 1226, le château des évêques de Toul fut confié aux comtes de Bar, qui en auront
la garde jusqu'en 1267.
En
1321, le prévôt d'Andelot fut condamné à payer 300 livres tournoi pour
les dégâts occasionnés
à la Tour de la Lanterne, aux halles, aux moulins
et à l'église.
Au cours du second quart du XIVe siècle, le château fut reconstruit.
Le 14 février 1368, Menget le charpentier fut chargé de réparer la
toiture
de la forteresse de Void-Vacon.
En 1372, Pierre de Bar-Pierrefort assiégea la forteresse de Void-Vacon.
En
1378, le duc Robert 1er de Bar fit mettre le siège devant Void-Vacon.
Grâce au concours
du duc de Luxembourg et au versement de 150 francs or,
le siège fut levé en 1384.
En 1385, Amé 1er de Sarrebruck (1384-1414), damoiseau de Commercy, tenta également
de s'emparer de la forteresse épiscopale.
En 1400, la porterie du château fut restaurée et un mur d'enceinte enserra la
basse-cour.
En 1438, la tour de la Lanterne était ruinée suite aux différents sièges et au mauvais entretien.
En 1439, la construction de la Tour aux Pigeons fut entérinée.
La Tour d'Audience- Porte charretière encadrée d'une porte piétonne (à gauche)
et d'une canonnière renaissance à tête de lion (à droite)
La Tour d'Audience - Porte charretière en arc brisé
La Tour d'Audience - Canonnière renaissance à tête de lion
En 1440, le roi Charles VII de France ordonna la prise du château des évêques de Toul.
Entre
1440 et 1460, la Tour aux
Pigeons, la Tour des Loups et la Tour de la Lanterne furent
reconstruites. On apprend notamment que Jehan Menget de Toul et son
frère Thieron reçurent
la somme de 670 francs et de 4
gros et demi, le 21 juillet 1453 pour leurs travaux au château
de
Void-Vacon. Jean Recouvetour fut, lui aussi, rétribué le 12 septembre
1458 pour la pose
de tuiles sur la Tour Bontemps et le 4 août 1459 pour
d'autres interventions sur les fortifications.
La Tour d'Audience - Fenêtre à arc en accolade et écu aux armes de la cité
La Tour d'Audience - Vierge à l'Enfant dans sa niche ménagée
au-dessus de la porte charretière.
En
1552, le roi Henri II de France obtint le château de Void-Vacon des
mains du Chapitre de Toul ;
aussitôt une garnison française de cinquante
soldats intégra la forteresse. Le 15 avril 1552,
avant d'entrer dans
Metz trois jours plus tard, le roi Henri s'installa à Void-Vacon.
Au
cours de la présence française, des canonnières furent ajoutées au
système défensif du château.
La Tour d'Audience reçut à cette occasion
une canonnière à tête de lion encore joliment conservée.
Pendant la Fronde (1648–1653), lors de la minorité de Louis XIV, des rebelles se réfugièrent
au château de Void-Vacon d'où ils furent
délogés, après 5 jours de siège,
par le Maréchal Henri II de La Ferté-Senneterre (1599-1681).
La Tour d'Audience - Arrière de la porte
En
1726, le château était encore intact avec son pont-levis, ses douves,
sa tour-porte d'entrée et
ses quatre tours (Tour aux pigeons, Tour des
Loups, Tours de la lanterne et Tour Bontemps).
Les archives nous ont laissées les noms de quelques châtelains de Void-Vacon :
Jean de Provenchères en 1359.
Matthias de Vézelise en 1360 et 1361.
Lowart Husson en 1362 à 1368.
Miles le Brun de 1368 à 1371.
Rauxin en 1381 à 1382.
Jean de Fauconcourt en 1383.
Lowerent Huard de 1405 à 1409.
Rauxin de 1410 à 1415
Raullin, fils de Rauxin, en 1415
La Tour d’Audience est protégée au titre des monuments historiques depuis le 18 juin 1938.
Au début du XXe siècle, des restaurations ont mis en valeur la Tour d'Audience.
La Tour d'Audience - Porte charretière
La Tour d'Audience - Porte à linteau en accolade permet d'accéder
à un escalier à vis menant au différents niveau de la tour.
à un escalier à vis menant au différents niveau de la tour.
La Tour d'Audience - Fenêtres à accolade et écu
Architecture
Du
château reconstruit au XIVe siècle, sous la forme d'un quadrilatère
avec ses douves
alimentées par le Vidus, seuls subsistent la Tour aux
Pigeons et la Tour d'Audience.
Les courtines atteignaient jadis 15
mètres de haut et les murs étaient épais de 2,5 mètres.
A
l'origine, la forteresse de Void-Vacon comportait cinq tours : deux
rondes (Tour aux Pigeons
et Tour des Loups) et trois carrées (Tours de
la Lanterne, Tour Bontemps
et la Poterne ou Tour d'Audience).
Marques de tâcherons montrant qu'au mois 6 tailleurs de pierre
ont œuvré à la construction de la Tour d'Audience,
excepté les autres corps de métiers présent sur le chantier
(appareilleurs, carriers, charpentiers, forgerons.. sans oublier le maitre d’œuvre,
qui a dressé le plan de la tour et soumis celui-ci au commanditaire)
Aujourd'hui,
la façade externe de la Tour d'Audience offre deux portes en
rez-de-chaussée
(une charretière et une piétonne), deux fenêtres au 1er étage encadrant une niche contenant
une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, et deux autres sous la toiture. Trois profondes rainures
verticales sur la façade rappellent la présence d'un pont-levis avec ses bras élévateurs garnis
de chaines. A l'arrière de la tour, une porte à linteau en accolade permet d'accéder à un escalier
à vis menant au différents niveau de la tour ; deux fenêtres assurent d'éclairage.
Un regard avisé aura remarqué les différentes marques de tâcherons laissées sur les pierres ;
elles sont les témoins du travail des tailleurs de pierre.
La Tour aux Pigeons, bâtie en fer à cheval, est composée de trois étages sur cave voûtée :
le premier a servit de prison et le dernier comporte des ouvertures de tir carrées
dotée jadis de mantelet de bois mobiles.
Enfin, une partie de la courtine du château subsiste en partie entre la Tour aux Pigeons
et la Tour d'Audience.
(une charretière et une piétonne), deux fenêtres au 1er étage encadrant une niche contenant
une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, et deux autres sous la toiture. Trois profondes rainures
verticales sur la façade rappellent la présence d'un pont-levis avec ses bras élévateurs garnis
de chaines. A l'arrière de la tour, une porte à linteau en accolade permet d'accéder à un escalier
à vis menant au différents niveau de la tour ; deux fenêtres assurent d'éclairage.
Un regard avisé aura remarqué les différentes marques de tâcherons laissées sur les pierres ;
elles sont les témoins du travail des tailleurs de pierre.
La Tour aux Pigeons, bâtie en fer à cheval, est composée de trois étages sur cave voûtée :
le premier a servit de prison et le dernier comporte des ouvertures de tir carrées
dotée jadis de mantelet de bois mobiles.
Enfin, une partie de la courtine du château subsiste en partie entre la Tour aux Pigeons
et la Tour d'Audience.
La Tour aux Pigeons
(1440-1460)
La Tour aux Pigeons et une partie de la courtine reconstituée
Reste de bretèche
Arrière de la Tour aux Pigeons avec le chemin de ronde
Pour en savoir plus, je vous invite à consulter l'article suivant :
M. PARISSE, Le château de Void au Moyen Age, Le Pays lorrain, 1979, p. 55- 72
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Situation de Void-Vacon en Meuse
Localisation de la Tour d'Audience et de la Tour aux Pigeons dans Void-Vacon
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ici )
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Y a-t-il eu des personnes guillotinées sous la révolution de 1789 à 1798 ?
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