De son riche passé, le village de Pont-Saint-Vincent a gardé quelques vestiges anciens dignes
d'intérêt. Je vous propose de faire un petit tour dans les rues et ruelles de la cité vincipontaine !
d'intérêt. Je vous propose de faire un petit tour dans les rues et ruelles de la cité vincipontaine !
La rue Carnot est l'une des plus riches en maisons anciennes. Au n°33, une maison de la fin du XVe
siècle a gardé notamment sa porte à tympan trilobé. Juste à côté, au n°35, subsiste la plus belle
demeure de Pont-Saint-Vincent ; datée du début du XVIe siècle, cette ancienne maison dite
des Chapelains (l'ancien presbytère) présente, au rez-de-chaussée, une fenêtre gothique triple
à tympans trilobés et quadrilobés ainsi, qu'à l'angle du 1er étage, une niche gothique
contenant une statue de Saint-Julien.
Jadis, cette demeure avait une superbe porte d'entrée ouvragée qui se trouve, depuis 1936,
au Metropolitain Museum of Art de New-York
(vous pouvez la voir en cliquant ICI).
35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains (à gauche)
35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains.
33-35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains et la Maison gothique
35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains : La statue de Saint-Julien sous son dais gothique.
35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains : Le dais gothique coiffant la statue de Saint-Julien
35 Rue Carnot - La Maison des Chapelains : La fenêtre triple renaissance avec
ses linteaux à quadrilobes et feuilles stylisées.
33 Rue Carnot - La Maison gothique : la porte d'entrée avec son linteau en accolade trilobée.
33 Rue Carnot - La Maison gothique : ouvertures murées de la cave.
33 Rue Carnot - La Maison gothique : cave : ouverture gothique son linteau en accolade trilobée
Rue Carnot - L'ancien hôpital Saint-Bernard du XVIIe siècle (à gauche).
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Pont-Saint-Vincent avait un hôpital que certains situent au 52-24 de la rue Carnot et que d'autres
placent plutôt au 64 de la même rue. Cet hôpital dit de Saint-Bernard remonterait à la fin du XIIIe
siècle, aux alentours de 1297, date à laquelle le duc Ferri III de Lorraine le favorisa.
Ainsi, au 52-54 de la rue Carnot, un bâtiment du XVIIe siècle offre encore une belle façade avec,
au 1er niveau, une niche à fronton contenant une Vierge à l'Enfant sous laquelle figure une inscription
gravée dans les deux métopes scandées par les 3 triglyphes : AVE GRA PLENA (Ave Gratia Plena).
52-54 Rue Carnot - L'ancien hôpital Saint-Bernard
52-54 Rue Carnot - Niche à fronton à volutes et vase avec la Vierge à l'Enfant.
Vierge à l'Enfant ayant gardé des traces de polychromie
En poursuivant la remontée de la rue Carnot, on tombe sur beau portail d'une ancienne demeure
identifiée comme l'ancien hôpital ! Ce portail est daté de 1700, comme l'indique le millésime gravé
sur l'arc en anse de panier. Au-dessus de celui-ci, une plaque rectangulaire est articulée autour
d'une Vierge à l'Enfant assise et encadrée par deux double-colonnes avec un entablement
à volutes florales ; et de part et d'autre, une volute et deux fleurs aux tiges enroulées.
64 Rue Carnot - Porche d'un ancien hôpital
Rue Carnot - N°64 : la Vierge à l'Enfant érodée. L'Enfant Jésus n'a plus sa tête
Volute et et fleurs au tiges enroulées.
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Empruntons maintenant la rue Pasteur qui possède quelques maisons remontant au XVIe siècle.
En effet, aux n° 12, 14 et 22, ont peu admirer des façades aux portes à linteaux
à arc en accolade et des fenêtres à arc trilobé.
12 et 14 Rue Pasteur : maisons du XVIe siècle
14 Rue Pasteur - Maison du XVIe : fenêtre gothique à linteau à arcs en accolade trilobés
12 Rue Pasteur - Maison du XVIe : Porte à linteau à arc en accolade.
Rue Pasteur avec vue sur l'église
22 Rue Pasteur : maisons du XVIe siècle avec sa porte à tympan en accolade trilobé
Au n° 20 de la Rue Pasteur, le regard est attiré par un médaillon ovale dont le centre est occupé par
deux épées entrecroisées ! Il s'agit apparemment de la Médaille de Vétérance octroyée par
le roi de France à l'un de ses soldats pour la bravoure dont il a fait preuve !
Rue Pasteur : Maison avec le Médaillon de la Vétérance
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L'église Saint-Julien de Brioude est sans conteste l'édifice le plus intéressant de Pont-Saint-Vincent !
On doit sa reconstruction au seigneur basque Jean de Bidos, fidèle du duc Renée II de Lorraine,
qui l'aida à la bataille de Nancy en capturant Antoine le Grand Bâtard, frère du duc de Bourgogne.
Devenu seigneur de Pont-Saint-Vincent, il finança, avec sa femme, Madeleine de Parspagaire,
les travaux de la nouvelle église paroissiale.
Église Saint-Julien de Brioude : le chevet à pans coupés avec ses fenêtres gothiques.
Église Saint-Julien-de-Brioude : les chapelles latérales du XVIe (à gauche)
du XVIIe siècle (à droite) et le clocher reconstruit après 1940.
Église Saint-Julien-de-Brioude : les chapelles latérales du XVIe (à gauche)
du XVIIe siècle (à droite)
du XVIIe siècle (à droite)
Église Saint-Julien de Brioude : chapelles du XVIIe siècle avec sa baie
en plein cintre à remplages
Église Saint-Julien de Brioude : le clocher reconstruit après sa destruction en 1940
Église Saint-Julien de Brioude :le portail du début du XVIe siècle, à la base du clocher
Église Saint-Julien-de-Brioude : chapelle du XVIe siècle
Baie gothique à remplages flamboyants.
Le portail latéral nord, daté apparemment au début du XIIIe siècle, mériterait un meilleur traitement
en retirant cette inesthétique grille masquant quelque peu les personnages représentés et en finançant
sa restauration qui aurait pour but de retirer toute cette crasse noire accumulée pendant des siècles !
Église Saint-Julien de Brioude - le portail latéral nord : le tympan montre un Christ assis
avec la tête nimbée dans une auréole crucifère, la main droite levée en signe de bénédiction,
la main gauche soutenant le globe terrestre ; deux anges placés de part et d'autre l'encadrent
(celui de droite porte une croix latine et celui de gauche un calice)
Église Saint-Julien de Brioude - le portail latéral nord : le Christ
1 Rue Saint-Pierre : Maison (ancien troquet) avec une niche contenant
une statuette de Saint-Pierre
Ruelle partant de la rue de l’Église
12 Rue de l'Eglise : Porte et fenêtre murée gothiques
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Des remparts enserrant jadis la ville de Pont-Saint-Vincent, il ne reste presque plus rien, si ce n'est
la Porte de France, reconstruite en 1567. Remplaçant vraisemblablement une porte médiévale,
elle se présente sous la forme d'une arche en plein cintre alternant des claveaux lisses et d'autres
percés de trous décoratifs. Dans la maçonnerie au-dessus de la clef d'arc,
on peut voir un cartouche avec la date de 1567.
8 Rue Raymond Gérard - Porte de France
8 Rue Raymond Gérard - Porte de France :
Clef d'arc percée de trous ornementaux et cartouche avec le millésime "1567",
date de la reconstruction de la porte.
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Pont-Saint-Vincent avait également un prieuré bénédictin dont il ne reste que la nef de l'église
reconvertie en grange.
Le prieuré Saint-Bernard de Pont-Saint-Vincent remonterait au Xe siècle, date à laquelle
l'évêque de Toul, Ricuin de Commercy
La
princesse Catherine de Lorraine décida de réformer le prieuré. Il lui
fut imposé de recevoir
l'abbé de Saint-Vincent de Metz avec sa suite (12
hommes et autant de chevaux)
à chaque fois qu'il venait à
Pont-Saint-Vincent.
En 1663, le prieuré fut uni à l'abbaye Saint-Léopold de Nancy.
Vers
la fin du XVIIe siècle, le prieuré disparu ; son église devenant une
grange. Puis au fil du temps,
le bâtiment fut modifié par le percement
de fenêtres et de porte charretière.
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Le domaine de la Tournelle
Jean
1er de Rambouillet créa le domaine de la Tournelle, vers 1570, grâce à
terrain offert
par Marie,de Luxembourg, duchesse de Mercœur (1562-1623).
Un premier château renaissance y fut donc construit.
Jean
II de Rambouillet, qui succéda à son père, obtint le droit d'édifier,
en 1602, sur son domaine,
un "colombier à fuys", dont on peut
aujourd'hui admirer l'architecture. Reprenait-il alors
l'emplacement
d'un autre colombier, c'est fort possible !
A la fin du XVIIe, un certain Pierre Lequeux devint le nouveau châtelain de Pont-Saint-Vincent.
En 1789, François Antoine du Boys de Riaucourt (1761-1841), avocat général à la Cour des comptes
(qui eut aussi la fonction de président de la Chambre des Comptes de Lorraine du 16 mai 1756
au 1er mai 1781)
occupa le château.
Le 9 octobre 1793, après quatre années, le récent
seigneur de Pont-Saint-Vincent
fut déchut de ses titres de noblesse.
De
1814 à 1845, le château de la Tournelle fut remis à un ancien officier
de l'armée impériale napoléonienne prénommé Pierre Joseph Doncourt.
Après
trente années à Pont-Saint-Vincent, la famille Doncourt revendit le
domaine au marquis
Marie-Laurent de Bonfils qui fit reconstruire le
château en style néo-classique par l'architecte
nancéien J. Corrard des
Essarts qui prit soin de faire figurer les initiales du nouveau maître
sur un blason situé au sommet de la lucarne centrale du toit.
L'ancien
château renaissance de Jean de Rambouillet disparu dans les fondations
de la nouvelle
demeure. La famille Bonfils resta au château de la
Tournelle jusqu'en décembre 1951.
En 1953, la municipalité de Pont-Saint-Vincent se porta acquéreur du château.
En 1968, les bâtiments constituants le lycée professionnel furent bâtis à proximité du château.
En 1986, la Région Lorraine fut autorisée à utiliser le château pour héberger une partie du lycée
professionnel (CDI ainsi que des salles de cours et le Pôle Sanitaire et Social).
Le château de la Tournelle
Le colombier et la fontaine
Le colombier
La fontaine
D'autres photos du domaine de la Tournelle sont visibles
en cliquant sur la photo ci-dessous
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Carte avec les curiosités à voir à Pont-Saint-Vincent (les épingles sont cliquables)
(Vous pouvez agrandir cette carte en cliquant ICI )
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L'église a l'air un peu bricolée, on ajoute un peu ici, un peu par là... et la toiture, au moins celle du choeur, ne me semble pas bien de type lorrain, me tromperais-je ?
RépondreSupprimerL'église a connu plusieurs étapes de construction. Aujourd'hui, on peut voir un édifice composite avec des parties, du XIIIe, de la fin du XVe, du début du XVIe, du XVIIe et du XXe siècles.On ne peut pas dire qu'il existe une architecture typiquement lorraine ; ce type de chevet se retrouve ailleurs !
SupprimerJusqu'à ce jour, pour moi, cette ville n était qu un endroit de passage vers ma destination proche dans le village d à côté...
RépondreSupprimerJe reverrai sûr mon parcours. Merci