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mercredi 26 février 2020

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

L'ancien Hôtel de Malte, aujourd'hui résidence du Sous-Préfet, est une des plus
anciennes fondations hospitalières de la ville de Neufchâteau.

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

C'est au début du XIIIe siècle que fut fondé l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem à Neufchâteau.

En 1292, il fut rattaché à la commanderie des Hospitaliers de Robécourt.

L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem prit le nom d'Ordre de Malte après la chute de Rhodes
en 1522, et l'installation définitive sur cette île en 1530.

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

Reconstruit partiellement au XVIe siècle (il subsistent les caves de cette époque sous le corps
principal) il fit l'objet d'importants remaniements au XVIIIe siècle à l'initiative du commandeur
Pierre de Hénin Liétard d'Alsace, dit le Bailli d'Alsace, qui résida régulièrement à
Neufchâteau dans son Hôtel de Malte entre 1753 et 1787.

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

Vendu comme bien national en 1793, la chapelle fut détruite en 1803
et l'aile gauche des bâtiments fortement remaniée.

En 1823, le département des Vosges achèta les bâtiments pour y installer la Sous-Préfecture en 1827.

Le corps principal fit l'objet d'importants travaux de réfection de 1859 à 1865.

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

NEUFCHATEAU (88) - Ancien hôtel de Malte

Le salon de réception présente un parquet avec sa grande croix de l'Ordre de Malte.
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Copyright - Olivier PETIT - Patrimoine de Lorraine - 2020 © Tous droits réservés

samedi 24 juin 2017

APREMONT-LA-FORET (55) - Commanderie templière de Marbotte

Exploitation agricole, la terre de Marbotte, située sur la commune d'Apremont-la-Forêt,
a conservé les restes d'une ancienne commanderie templière puis hospitalière !

Malgré les outrages du temps, l'ensemble a gardé des éléments forts intéressants :
une chapelle romano-gothique et des bâtiments du XVe siècle,
entourés d'une partie des remparts plus tardifs.

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Les différents logis ayant gardés de belles fenêtres de la fin du XVe siècle avec des
 linteaux en accolade dont certains sont ornés d'écus à la croix des
Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

 La création de la commanderie de Marbotte remonte au milieu du XIIe siècle.

    En effet, vers 1150, l’ordre du Temple s’établit au sud-ouest du village de Marbotte,
dénommé dans les archives médiévales sous les termes de Mardubus, Mardoba, Marbot.

    Vers 1160, la commanderie est mentionnée au cours d'un conflit entre les Templiers
de Marbotte et Ménégaux, l'abbé de Saint Mihiel, au sujet d'un moulin édifié par les
chevaliers sur un terrain appartenant à de l’abbaye, à Mescraignes (ou Mescrin).

Renonçant à ses prétentions, l'abbé exigea quand même que les Templiers payent à l’abbaye,
en compensation, un cens de six sous annuel, qui serait porté à dix sous en cas de retard.
.
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

  Comme pour les autres commanderies lorraines, l'essor de celle de Marbotte fut lié aux nombreuses
donations faites par les seigneurs ; on peut notamment citer Guillaume de Cornéville en 1208,
les chevaliers Garin et Raoul de Jouy en 1216, le duc Thiébaut de Bar en 1217,
Arnoult de Rumont en 1220, Gobert d’Apremont en 1223 et 1263.

La commanderie de Marbotte fut ainsi dotée de terres arables, de prés, de moulins.
 .
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Logis - fenêtres de la fin du XVe siècle avec des linteaux en accolade dont
une est ornée d'une croix des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Logis - Linteaux en accolade ornés d'écus à la croix des Hospitaliers
de Saint-Jean-de-Jérusalem
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

 En 1310, les commanderies de Doncourt et d'Avillers furent unies à celle de Marbotte, sous la
direction d'un seul et unique commandeur, qui avait le droit de haute, moyenne et basse
justice sur tous les domaines templiers et sur les village de Marbotte, Doncourt et Avillers.

Avec la suppression de l'Ordre du Temple en 1312, la commanderie de Marbotte passa,
avec tous ses possessions, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
  .
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Mur sud de la chapelle templière avec son portail roman
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Portail latéral roman avec ses voussures en plein cintre
supportée par deux colonnes à chapiteaux végétaux. On sent ici les prémices
de l'art gothique du XIIIe siècle à travers les chapiteaux

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

La maison de Marbotte se composait d’un bâtiment d’habitation ayant quatre pièces au rez-de
chaussée et on accédait à l’étage, où se trouvaient deux chambres, par un escalier à vis.

 La chapelle, le colombier, la grange, les écuries et l'étable formaient un quadrilatère
entouré par un rempart qui protégeait l’ensemble.

  Selon un terrier de 1678 :
        "Ledit Sieur Commandeur a audit Marbotte une maison platte consistant en Bastiments, dedans
desquelles il y a une chapelle et un colombier. Laditte maison appelée l’hospital de Marbotte.
Lesquelles maison Chapelle et bastiment sont en fort bon estat".
.
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Nef dépourvue de son voûtement jadis à croisées d'ogives peintes
(notamment un Tétramorphe)
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Nef - Mur sud : Vestiges de fresques : le Christ à droite

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Baies romanes en plein cintre murée dont l'ébrasement
conserve une partie des peintures murales à rinceaux
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Ebrasement de l'une des baies en plein cintre avec un décor peint
composé de rinceaux
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers



MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Nef - Mur sud : vestiges de fresques avec la figuration de Saint-André
dont on reconnaît la croix

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Nef - Départ des nervures de la voûte, ornée de fleurons
rouge et souligné par du jaune
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

Les commandeurs de l'Ordre du Temple à Marbotte 

  1264 : Frère Villaris
    1269 : Frère Baudignon
    1272 : Frère Wauthier
    1274 : Frère Martin, maître des maisons du Temple et bailli de Lorraine
    .. ?.. : Frère Henry de Vauquelour

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Chapelle - Nef - Mur sud : Baie romane en plein cintre ébrasée

Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem à Marbotte

    1338 : Thierry, maître de l’hôpital de Marbotte
    1346 : Jacques
    1347 : Thierry de Port
    1382 : Jehan de Gyé
    1419 : Thiébaut de Cey
    1430 : Erard de Beffroimont, commandeur de Marbotte et Belle-Croix
    1445 : Jehan Jacquemin de Doncourt
    1477 : Aimé de Croï
    1480 : Jean Poinsignon, assista au premier siège de Rhodes
    1493 : Houillon Hanus Marbotte : une porte
    1511-1518 : Médart Denizot
    1541 : Balthazar d’Apremont
    1543 : Guillaume du Hautoy
    1565 : Jacques de Ligniville
    1582 : Louis de Lenoncourt, commandeur de Marbotte et de Robécourt, bailli de Saint-Mihiel
    1593 : Jean d’Anglure, commandeur de Marbotte et de Robécourt
    1595 : Jean François de Faulquières de Chauvirey, commandeur de Marbotte et lieutenant hospitalier à Malte
    1608 : Charles de Chauvirey
    1615 : P. de Beaulieu, commandeur et grand trésorier de l’Ordre
    1616 : Agnus des Portes
    1623 : Pierre Jean Tonget de Noilhan, commandeur de Marbotte et de Nancy
    1694 ? : François de Roussel, seigneur de Chevry
    1663-1666 : Nicolas de Bilistin de Foncville, commandeur de Marbotte et de Doncourt
    1676-1685 : Charles de Baudier, seigneur de Virginie
    1694 : Charles Gaspart Mertruy de Saint Ouen
    1704 : Jean de la Rue
    1706 : Nicolas de la Rue
    1712 : Louis le Bacle de Moulin
    1713 : Ferdinand de Ricard
    1715 : François de Roussel de Chevry
    1720 : Antoine Charles de Damas de Marcilly, commandeur de Marbotte et de Doncourt
    1754 : Jean Baptiste François comte de Raigecourt
    1757 : Armand Joseph de Balathier de Lantage, procureur et receveur général au
grand prieuré de Champagne en 1760
    1786 : Jean Baptiste de Circourt, dernier commandeur de Marbotte et de Doncourt


MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Mur d'enceinte de la commanderie avec ses bouches à feu (Fin XVe-Début XVIe siècle)
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Mur d'enceinte - Bouches à feu
MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers

MARBOTTE (55) - Commanderie des Templiers
Mur d'enceinte - Canonnière double
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lundi 5 novembre 2012

GONDREVILLE (54) - Conférence "Les ordres militaires en Lorraine" (6 novembre 2012)

 Dans le cadre du cycle de conférences de l'AGREPE
(Association Gondrevilloise pour la Restauration des Edifices, du Patrimoine et de l'Environnement), 
son président, M. René Claudon, à eu la gentillesse de proposer au CERCTL sa tribune

le mardi 6 novembre 2012 à 20h30
à la salle communale de l'espace "Au grand Jardin"
21-23 rue de la Bergerie
54 840 Gondreville.

Le programme de cette soirée se décomposera en deux temps :

Tout d'abord, Michel Henry proposera une conférence sur le thème des ordres militaires en Lorraine.

Son ouvrage du même nom sera à disposition du public
et le bénéfice de leur vente (25 euros)
sera affecté aux travaux de sauvegarde de la chapelle de Libdeau.

Dans un second temps, les membres du CERCTL présenterons plus en détail la chapelle de Libdeau ainsi que les actions présentes de l'association pour la sauvegarde de l'édifice.


Venez nombreux !


jeudi 10 mars 2011

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître

Au cœur de Nancy, le visiteur peut découvrir les vestiges d'une ancienne commanderie
 hospitalière, dédiée à Saint-Jean. Aujourd'hui, seul le clocher roman de l'ancienne chapelle,
 encore debout, rappelle la présence de l'Ordre des Hospitaliers et des Chevaliers
de Malte aux portes de cité nancéienne.

L'histoire de la commanderie


Le duc Mathieu 1er de Lorraine (1139-1176) et sa femme Berthe de Souabe (1123-1195),
 sœur de Frédéric 1er Barberousse, seraient à l'origine de la venue des chevaliers de
l'Ordre de l'Hôpital (appelé également Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, reconnu en 1113
 par une bulle pontificale de Pascal II) à Nancy. En effet, les premiers chevaliers hospitaliers
 s'installèrent à proximité de la cité ducale sur un terrain concédé par le duc de Lorraine,
tout près de l'étang Saint-Jean et du cimetière mérovingien. En 1147, le duc Mathieu 1er
de Lorraine concéda aux Hospitaliers des terres, prés, moulin, four et droit de prélever
une part de tous les grains vendus ("umim molendinum et multa prata et plurimas terras
et unum hortum quod infra moenia Nanceii habebant, et insuper les punazs") situés
au-dessous des remparts de la ville. Des droits d'usage dans la forêt de Haye
furent également ajoutés à la dotation initiale.

En 1158, le duc Mathieu 1er de Lorraine et sa femme invitèrent tous ceux qui le désiraient,
 nobles ou non, à devenir les bienfaiteurs de la toute récente commanderie hospitalière.

Entre 1170 et 1180, tous les bâtiments de la commanderie furent apparemment achevés.

En 1176, le duc Mathieu 1er de Lorraine octroya le droit aux Hospitaliers de Nancy
de prélever 1/32e sur la vente des grains réalisée, les mercredi et samedi,
sous les halles de Nancy.

En 1190, le duc Simon 1er de Lorraine (1176-1205) confirma les donations
faites aux Hospitaliers par son père en 1147.

En septembre 1217, la commanderie (et toutes celles de l'ordre) obtint les mêmes
privilèges que les établissements templiers : le droit de prélever du bois de chauffage et
de construction dans les forêts ducales ainsi que de laisser divaguer les porcs
dans les sous-bois pour manger les glands, champignons et autres végétaux.

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
La commanderie Saint-Jean au XVIIe siècle avec la foire à ses pieds
On voit la chapelle avec le clocher rond et à gauche le colombier.
Gravure de Dominique Collin

En 1231, Vivien d'Amance (l'église du village d'Amance est visible ici) remit aux
 Hospitaliers nancéiens une vigne sise à Amance. Les archives mentionnent également
que le domaine de la Bouzule (situé sur la commune de Laneuvelotte, à l'est de Nancy)
avec sa grange était une dépendance de l'établissement. Le 25 novembre de la même année,
 le chevalier Aubert de Rosières (Rosières-aux-Salines) se dessaisit d'un pré
qu'il possédait en faveur de la commanderie Saint-Jean.

Le 2 novembre 1242, suite aux désagréments et destructions que la commanderie subit,
le duc de Lorraine leur donna du bétail (porcs, gélines...), des cens à perpétuité 
et de l'argent en guise de compensation.

Le 14 juillet 1244,  le duc Mathieu II de Lorraine (1220-1251) confirma les biens
de la commanderie alors appelée Saint-Jean-du-Vieil-Aître. Le nom alors donné
à la commanderie rappelle qu'elle se trouvait à proximité
du cimetière mérovingien (Aître ou astre signifiant cimetière)

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
Chapelle de la commanderie Saint-Jean (BM de Nancy)

En août 1247, le duc Mathieu II de Lorraine augmenta le domaine de la Bouzule
en concédant au frère Morel  un pré bordant le ruisseau l'Amezule, situé entre Amance
et Champenoux. Ici, les Hospitaliers possédaient une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste,
 qui fut détruite en partie pendant la guerre de Trente Ans mais reconstruite par la suite.

En 1250, le duc de Lorraine leur renouvela le droit de prélèvement d'une part
de tous les grains vendus sous les halles de Nancy.

Le 11 janvier 1261, la pape Alexandre IV (1254-1261) exempta tous les établissements
 hospitaliers de toute excommunication. Nul ne pouvait jeter l'anathème sur
une commanderie hospitalière sans l'accord du pontife.

En mai 1285, le duc Ferri III de Lorraine (1251-1303) proposa aux Hospitaliers de 
Saint-Jean-du-Vieil-Aître d'abandonner leurs prétentions sur les salines de Rosières
en échange de leur souveraineté sur le village de Mazerules. 

Les chevaliers de Saint-Jean-du-Vieil-Aître acceptèrent volontiers la proposition ducale.

 Ainsi, ils détenaient désormais le droit de moyenne et basse justice (le duc se réservant
la haute justice), de prélever le cens sur les habitants de Mazerules. Le commandeur
était également le seul habilité à nommer le maire et les échevins du village. 

La commanderie de Robécourt (dans les Vosges) semble alors rattachée à celle
de Saint-Jean-du-Vieil-Aître puisqu'elle est mentionnée dans les archives
comme disposant des mêmes droits !

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
Nancy depuis la commanderie Saint-Jean dont on voit le colombier
Gravure d'Israël Silvestre - 1640

En juin 1286, les Juifs furent autorisés à établir leur cimetière à Laxou, à deux pas
de la commanderie Saint-Jean. Ce fut Guillaume Pigeon, le grand prieur de l'Ordre
des Hospitaliers, qui valida cette installation. Le 10 juin 1286, le Grand Maître
de l'Ordre, Jean de Villiers, approuva le choix de Guillaume Pigeon. 

Le duc Ferri III de Lorraine leur emboîta le pas en entérinant la décision du grand prieur
le 4 juillet 1286. En contrepartie de leur installation à Laxou, les Juifs durent verser,
au commandeur de Saint-Jean, un cens d'1 marc d'argent et 12 sous le jour de la Saint-Rémy.

 L'augmentation de la superficie de ce cimetière juif fut même autorisée en cas de nécessité.

Au cours du mois de novembre 1292, la commanderie nanceienne
reçut de nouveaux biens du duc de Lorraine.
 
Au début XIVe siècle, la commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître disposait d'un jardin
sous les remparts de la cité ducale, de droits sur les halles nancéiennes, de prés et terres
aux alentours directs de l'établissement et chènevières (où étaient cultivé le chanvre),
127 jours de terres labourables, 59 fauchées de blé, 6 journées de vignes sur 
a Cote des Chanoines, des serfs et des droits de vaines pâtures
à Laxou et des droits d'usage dans la forêt de Haye.

Avec la suppression de l'Ordre du Temple, une partie des biens templiers tombèrent
dans l'escarcelle de l'Ordre de l'Hôpital. Ainsi, la commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître
 récupéra une maison à Cercueil (aujourd'hui Cerville près de Tomblaine) avec
des terres arables, chènevières, prés et bois. A Vennezey (près de Gerbéviller),
le commandeur de Nancy était le seul seigneur foncier rendant la moyenne et
haute justice et nommant le maire et les officiers de justice. Le jour de
la fête de Saint-Étienne, chacun des habitants de Vennezey
devaient 14 deniers plus 13 autres par tête de bétail.

Le 11 septembre 1411, le commandeur de Saint-Jean, alors détenteur
d'un four banal à Nancy, autorisa Louvion Bernefroy, secrétaire du duc de Lorraine,
à construire un  nouveau four banal près de la porte Saint-Nicolas.

En 1476, au moment de son conflit ouvert avec le duc de Bourgogne et sa reconquête
de son duché, René II de Lorraine) décida d'établir son quartier général
non loin de la commanderie Saint-Jean.

A partir de 1504, le commandeur de Saint-Jean-du-Vieil-Aître administra également l'établissement hospitalier Saint-Georges de Lunéville, qui était à l'origine
une dépendance templière rattachée après 1314 à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Le siège de Nancy (août 1633) avec la commanderie figurée en grisé
Gravure de Melchior Tavernier

En 1511, la commanderie Saint-Jean fut séparée de celle de Robécourt pour reprendre
son indépendance. Les commanderies de Cerceuil, Cuite-Fêve, Virecourt,
Lunéville (commanderie et hôpital) et le domaine de Bouzule
dépendaient alors de la commanderie nancéienne.

En 1521, on enterra plusieurs victimes de la contagion dans le cimetière de la commanderie.

En 1530, l'Ordre des Hospitaliers prit le nom d'Ordre des Chevaliers de Malte,
au moment où les dirigeants, chassés par les Musulmans de l'île de Rhodes,
s'installèrent sur l'île de Malte.

En 1552, la chapelle de la commanderie accueillit les dépouilles de René de Rohan
(1516-1552), grand oncle d'Henri IV, de Charles d'Aumaule et des combattants
français tombé à la bataille de la Croix du Moutier, qui s'était déroulée entre Ludres
et Saint-Nicolas-de-Port et qui avait opposée l'armée ducale lorraine conduite
par le duc Claude II d'Aumale (1550-1573) aux troupes impériales dirigées par
Albert de Brandebourg, duc de Prusse et grand maître de l'Ordre Teutonique (1525-1568).

 Ainsi, les caveaux de la chapelle hospitalière servirent de lieu de sépultures
et des épitaphes furent placées sur les murs de la nef.

Le 5 août 1555, le comte Nicolas de Vaudémont (1524-1577), par ordonnance faite
au Gruyer de Nancy, autorisa les Chevaliers de la commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître
à prélever le bois nécessaire aux réparations de leur établissement.

La commanderie est à gauche de Nancy en violet.
Châtellenie de Nancy - 1698

En 1604, une ordonnance du duc Charles III de Lorraine (1545-1608) entérina le droit
des Chevaliers de Nancy à prélever 1/32° des grains vendus
sous les nouvelles halles nancéiennes.

Par lettres patentes, datées du 17 décembre 1608 et du 28 mars 1618, le duc Henri II
de Lorraine (1608-1624) exempta la commanderie de toutes redevances ordinaires
ou extraordinaires ainsi que du droit de loger des gens de guerre et autres.

Le 25 décembre 1615, le duc de Lorraine confirma encore le droit de "punazs"
à la commanderie qui correspondait au droit de prélever une part
de tous les graines vendues aux halles de Nancy.

En 1634, le pape Urbain VIII (1623-1644), promit d'excommunier toute personne
 susceptible de porter préjudice aux biens des Hospitaliers de Saint-Jean-du-Vieil-Aître.

En pleine guerre de Trente Ans, la commanderie subit les assauts des Suédois, et,
en 1633, lors du siège de Nancy par les troupes royales de Louis XIII,
une partie des bâtiments de la commanderie furent ruinés.

La commanderie est visible sur la gauche, au-dessus de l'étang Saint-Jean
Plan de Nancy en 1752, établi par Georges Louis Le Rouge
pour le duc Stanislas Leszczyński.

Au cours du XVIIe siècle, la commanderie de Lunéville fut supprimée et ses biens remis
à la commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître. En 1724, le commandeur
de Nancy disposait alors d'un immeuble à Lunéville.

Le 25 juillet 1681, un arrêt du Conseil d'Etat du Roi de France permit le prélèvement
de quatre arpents de bois à prendre dans les forêts ducales pour se chauffer.

En 1732, le droit de "punazs" (prélèvement d'une part de tous les grains vendus
aux halles de Nancy), que détenaient le commandeur, fut remplacé
par une taxe variant de 800 et 1000 livres.

Le 29 mars 1734, un arrêt de la Cour de Lorraine débouta Louis-Gabriel de Froulay,
 commandeur de Nancy, au sujet de ses prétendus droits sur les troupeaux
de moutons et de brebis situés à Laneveulotte, seigneurie du comte
Charles d'Ourches, le véritable détenteur.

La commanderie est sur la gauche en plus clair.
Carte de César-François Cassini de Thury - 1758-1760

En 1738, la commanderie de Virecourt se détacha de celle de Saint-Jean-du-Vieil-Aître
pour reprendre son indépendance.

En raison d'un édit de la Chambre de Lorraine, daté de 1773, les habitants de la ville
neuve de Nancy ne pouvaient plus cuire leur pain à la commanderie Saint-Jean.

Voilà un manque à gagner pour les Hospitaliers qui ne reçurent plus que 250 livres
au lieu de 450 avant l'édit de 1773.

Avant la réforme de Turgot en 1776, la commanderie perdit la taxe qu'elle détenait
sur la vente des grains vendus dans les halles nancéienne.

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
La chapelle Saint-Jean et le clocher
Gravure - 1865

En 1795, l'ensemble de la commanderie est vendue comme bien national.

Vers 1870, la commanderie fut transformée en ferme et en 1880, un négociant en vin,
Joseph Lionnet, s'en porta acquéreur moyennant la somme de 226 000 livres.

Le 19 janvier 1927, la tour de la commanderie fut inscrite à l'Inventaire Supplémentaire
des Monuments Historiques.

Enfin, le 22 décembre 1950, elle devint propriété de la ville de Nancy.

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
La chapelle Saint-Jean et le clocher
Gravure - 1876

Architecture

De l'ancienne commanderie hospitalière demeure seulement le clocher de la chapelle.

Celui-ci atteint encore 20 mètres de hauteur avec des murs de 70 cm d'épaisseur. 

Il s'amincit en arrivant au niveau des cloches dont le son sortait des 3 baies géminées 
en plein cintre dont la colonne centrale supporte un chapiteau en forme de tau.

La commanderie et sa tour, près de l'étang Saint-Jean avec la Croix de Bourgogne, commémorant la victoire des Lorrains à la bataille de Nancy (5 janvier 1477)
(Peinture du XIXe siècle)


Que sait-on de la commanderie avant sa destruction quasi complète ? 

Au début du XIVe siècle, la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître se composait
alors d'un logis, de bâtiments agricoles, d'une chapelle (dont il reste aujourd'hui le 
clocher rond), un  pigeonnier (comme on le voit sur la gravure de Dominique Collin)
et un cimetière accueillant le dépouilles des frères hospitaliers décédés. 

On peut également se faire une idée des bâtiments en regardant,
ci-dessous, les gravures anciennes.

 Tour de la commanderie en 1954
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Les commandeurs de Saint-Jean-du-Vieil-Aître
(du XIIIe au XVIIIe siècles)

Frère Morel     1247
Frère Martin    1271
Le Seigneur Rampe    1296
Frère Jean de Viller   1299
Frère Aubry      1318
Gérard de Montigny     1329
Aubert de Bleuvincourt     1340
Frère Demange     milieu XIVe siècle
Jean de Hencourt     1355-1359
Frère Lambert    1367
Hugues de Chaligny    1379-1394
Pierre de Bauffremont     1402-1422
Gérard de Haraucourt    1411
(procureur de Pierre de Bauffremont)
Nicole de Laxou    1422-1429
(gouverneur pour Pierre de Bauffremont)
Gérard Lordemel    1440-1458
Pierre de Bosrodon     1468-1486
Pierre de Lesculley    1498
Pierre de Haraucourt    1500
Pierre du Châtellet     1505
Guy le Boeuf de Guillonville    1528-1530
Pierre Pytois de Chaudeney    1537
Jean de Choiseul     1543-1551
Calais de la Barre     1545-1557
Jean de Trestondant    1574
(Chambellan et conseiller du duc de Lorraine)
Pierre de Trestondant    1574
Guillaume de Malain     1578
(bailli de Morée)
Philibert de Foissy     1589
Jean-Pierre de Tonge de Noilhan    1607-1626
Charles de Lorraine    1630
(dit le Chevalier de Lorraine - Grand Croix)
Antoine Saladin d'Anglure    1633-1663
Henry de Fussey de Mennessaire    1667-1683
Denis Brulard    1686-1694
Gaspard de Metrus Saint Ouain    1697
Charles de Certaine de Vilmoulin    1710-1715
Louis Descrots-Duchon    1715
Antoine de Lagrange de Marcellange    1723
Louis-Gabriel de Froulay    1731-1759
(Grand Croix de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, 2 fois général des Galères)
Jacques-Philippe-Gabriel des Barres     1769-1789
(Grand Croix de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem)
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NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
 Plan de la chapelle avec le clocher
Dessin - 1865

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
Colonnes à chapiteaux à feuillage et départ de voûte
Dessin - 1865
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Localisation de Nancy en Meurthe-et-Moselle


Situation de la Tour de la Commanderie dans Nancy
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ICI )

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Les photos de la tour de la commanderie


NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
La tour de la commanderie avec
la porte moderne à sa base

NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
L'étage campanaire avec deux de ses quatre
baies géminées romanes à colonnes et chapiteaux
en forme de tau.


NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
L'une des baies géminées romanes avec sa colonne
à chapiteau en forme de tau.


NANCY (54) - La Commanderie Saint-Jean du Vieil Aître
Porte moderne en bas de la tour

Plaque commémorative apposée à droite de la porte d'entrée
(sur la bataille de Nancy, vous pouvez consulter mon article)
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Bibliographie complémentaire

Les ordres militaires en Lorraine par Michel Henry - Editions Serpenoise - 2006


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Liens internet utiles

La Commanderie Saint-Jean sur
wikipedia

Histoire de la commanderie par
Henri Lepage

L'Histoire de Nancy (tome 1) par Christian Pfister
avec une partie sur la
commanderie Saint-Jean (page 87)

Commanderie Saint-Jean (Google book)

Commanderie Saint-Jean (Google book)

L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem sur
wikipedia

Site internet sur les Chevaliers de
Saint-Jean-de-Jérusalem
Saint-Jean-de-Jérusalem

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