Au cœur de Metz, bâti sur les hauteurs de la colline Sainte Croix, le cloître des Récollets
est le dernier vestige d'un ancien couvent des Cordeliers établi ici au XIIIe siècle.
Les
Cordeliers, religieux franciscains, décidèrent de s'installer à Metz
vers 1230.
Ces Frères Mineurs reçurent l'aide financière d'Odile, veuve
du maître-échevin messin Simon
de Belgré. Ainsi, leur monastère fut en
partie construit pour accueillir,
dès 1236, le Chapitre de l'Ordre.
En
1249, un second Chapitre général de l'Ordre des Cordeliers se tint à
Metz auquel
Saint-Bonaventure (1217-1274) assista.
D'autres réunions de
ce type se produire en 1518 et 1554.
Le cloître fut
achevé en 1310 et, en 1376, l'église, nouvellement reconstruite, fut
consacrée par l'évêque de Metz, Thierry V Bayer de Boppart (1365-1384).
En 1495, l'église attenante au cloître brûla !
Lors
du siège de la ville de Metz, d'octobre 1552 à janvier 1553, par les
troupes
de Charles Quint, le monastère eut à souffrir des déprédations.
Le cloître en vidéo
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Par lettres patentes, datées du 20 juillet 1599, le roi Henri IV de France (1589-1610), confirma une
ordonnance de Pierre Bonaventure Catalagène, général de l'Ordre de Saint-François qui visait à
installer les Récollets (religieux issus d'une réforme de l'Ordre franciscain opérée en Espagne
dès 1484 par Jean de la Puebla Ferrara) dans l'ancien couvent des Cordeliers.
Le 18 octobre 1602, le gouverneur de Metz et du pays messin, Jean-Louis de Nogaret, duc
d'Épernon (1581-1642), favorisa aussi la venue, à Metz, de Récollets établis à Verdun.
Vue d'ensemble depuis le jardin des plantes médicinales
Dès
lors, les Récollets avaient pour mission de fournir des aumôniers aux
régiments de la garnison
de Metz et d'accueillir la population
germanophone désireuse de se recueillir dans son église.
Ils se
préoccupèrent également de la tombe de la fondatrice, Odile de Belgré,
en 1622, en voulant
lui offrir un monument funéraire plus majestueux.
C'est le suffragant de l'évêque de Metz,
Henri de Bourbon-Verneuil
(1612-1652), le théologien Martin Meurisse qui fit ouvrir la
tombe de la
bienfaitrice ; il constata que son corps était dans un état de conservation
incroyable, provoquant immédiatement une ferveur populaire
pour ce miracle !
Le jardin monastique et son puits central
Malheureusement, placé à l'air libre, le corps de
défunte se dégrada rapidement et l'enthousiasme
du peuple s'estompa
aussi vite ! En 1678, un nouveau monument funéraire
fut élevé pour Odile
de Belgré.
En 1791, les bâtiments furent occupés par l'Armée du Rhin qui installa
des ateliers et transforma l'église attenante en écurie.
De
1802 à 1970, une institution charitable, ayant pour vocation de
recueillir notamment
les orphelins, occupa les lieux. En 1804, l'une des
galeries du cloître est abattue.
En
1972, les travaux débutèrent pour la mise en conformité du cloître pour
accueillir
l'Institut Européen d’Écologie. Les façades, toitures et
galeries du couvent furent,
dans la foulée, classées monument historique
le 23 mars 1972.
Depuis 2002, les archives municipales de la ville de Metz sont établies dans l'ancien
scriptorium du cloître des Récollets.
La
Société Française d'Ethnopharmacologie
y a également élu domicile et se charge
notamment des plantes
médicinales plantées en avant du cloître.
Des visites guidées sont même
proposées pour comprendre le monde des plantes médicinales !
Les arcades en tiers-point et la porte centrale à l'arc en anse de panier
Intérieur des galeries du cloître plafonnées
Seules trois galeries ont été préservées, la quatrième a été détruite en 1804
pour une histoire d'ouverture sur la ville.
L'espace
central du cloître est occupé par un charmant jardin monastique avec
son puits
central rond et ses allées rectilignes menant au trois
dernières portes dont les arcs sont
en anse de panier. Les arcades de
chacune des galeries sont en tiers-point
sans décor apparent ni
chapiteau !
Galerie donnant sur la salle capitulaire encadrée d'enfeus
Autre galerie du cloître avec les enfeus et inscriptions funéraires
Détail des arcatures gothiques d'un enfeu
Pierre tombale avec des blasons armoriés
Épitaphes funéraires en lettres gothiques
Épitaphe funéraire surmontée de casques du XIVe siècle
(un bassinet à bec de passereau à gauche
et un heaume dit "à tête de crapaud" à droite)
Épitaphe funéraire avec orante à gauche
L'intérieur des galeries est plafonné et
non voûté, ce qui en fait une particularité puisque d'autres
cloîtres
lorrains contemporains, notamment celui de la cathédrale
de Toul, sont voûtés !
Placés sur les murs du cloître, quelques enfeus
et épitaphes funéraires attirent le regard.
On remarquera notamment
l'enfeu d'Henri de Saint-Nazaire, mort en 1408 au bas duquel il figure
représenté en armure et casqué, les mains en prière. Une épitaphe
funéraire surmontée de
casques du XIVe siècle (un bassinet à bec de
passereau à gauche et un heaume dit
"à tête de crapaud" à droite) se
trouve juste à côté insérée dans le mur.
Puis, le visiteur pourra
découvrir la dernière fresque visible du cloître
qui orne encore l'un
des enfeus.
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Enfeu avec gisant d'Henri de Saint-Nazaire (mort en 1408)
Henri de Saint-Nazaire les mains jointes
Gisant de Henri de Saint-Nazaire :
Deux chiens supportant les pieds du défunt, signes de fidélité
Fresque dans l'un des enfeus
Enfin,
deux Vierges à l'Enfant sont également visibles dans le cloître : la
première (du XVe siècle)
est traitée en ronde bosse et montre une Vierge
Marie couronnée tenant son fils, Jésus, à bout
de bras sur sa droite ;
la seconde (du XIVe siècle), plus longiligne et également couronnée,
a
perdu son fils qui se tenait sur sa droite et dont il ne subsiste que
les doigts de pieds !
Apparemment, la première Vierge à l'Enfant
pourrait provenir de l'Atelier des Madones
si florissant à Metz, entre
1440 et 1460.
Vierge à l'Enfant (XVe siècle)
Le traitement montre deux personnages joufflus
(réalisation de l'Atelier des Madones de Metz !)
Vierge à l'Enfant (XIVe siècle ?)
L’Enfant Jésus a disparu
Localisation de la ville de Metz en Moselle
Situation du cloître dans Metz
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ICI)
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