lundi 20 juin 2011

METZ (57) - Le cloître des Récollets

Au cœur de Metz, bâti sur les hauteurs de la colline Sainte Croix, le cloître des Récollets
est le dernier vestige d'un ancien couvent des Cordeliers établi ici au XIIIe siècle.

METZ (57) - Le cloître des Récollets

Les Cordeliers, religieux franciscains, décidèrent de s'installer à Metz vers 1230.
 
Ces Frères Mineurs reçurent l'aide financière d'Odile, veuve du maître-échevin messin Simon
de Belgré. Ainsi, leur monastère fut en partie construit pour accueillir,
dès 1236, le Chapitre de l'Ordre.

En 1249, un second Chapitre général de l'Ordre des Cordeliers se tint à Metz auquel
Saint-Bonaventure  (1217-1274) assista.

D'autres réunions de ce type se produire en 1518 et 1554.

Le cloître fut achevé en 1310 et, en 1376, l'église, nouvellement reconstruite, fut
consacrée par l'évêque de Metz, Thierry V Bayer de Boppart (1365-1384).

En 1495, l'église attenante au cloître brûla !

Lors du siège de la ville de Metz, d'octobre 1552 à janvier 1553, par les troupes
de Charles Quint, le monastère eut à souffrir des déprédations.

Le cloître en vidéo

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Par lettres patentes, datées du 20 juillet 1599, le roi Henri IV de France (1589-1610), confirma une
ordonnance de Pierre Bonaventure Catalagène, général de l'Ordre de Saint-François qui visait à
installer les Récollets (religieux issus d'une réforme de l'Ordre franciscain opérée en Espagne
dès 1484 par Jean de la Puebla Ferrara) dans l'ancien couvent des Cordeliers.

Le 18 octobre 1602, le gouverneur de Metz et du pays messin, Jean-Louis de Nogaret, duc
d'Épernon (1581-1642), favorisa aussi la venue, à Metz, de Récollets établis à Verdun.

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Vue d'ensemble depuis le jardin des plantes médicinales
METZ (57) - Le cloître des Récollets

Dès lors, les Récollets avaient pour mission de fournir des aumôniers aux régiments de la garnison
de Metz et d'accueillir la population germanophone désireuse de se recueillir dans son église.

Ils se préoccupèrent également de la tombe de la fondatrice, Odile de Belgré, en 1622, en voulant
lui offrir un monument funéraire plus majestueux. C'est le suffragant de l'évêque de Metz,
Henri de Bourbon-Verneuil (1612-1652), le théologien Martin Meurisse qui fit ouvrir la
tombe de la bienfaitrice ; il constata que son corps était dans un état de conservation
incroyable, provoquant immédiatement une ferveur populaire pour ce miracle !

METZ (57) - Le cloître des Récollets

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Le jardin monastique et son puits central
METZ (57) - Le cloître des Récollets

Malheureusement, placé à l'air libre, le corps de défunte se dégrada rapidement et l'enthousiasme
du peuple s'estompa aussi vite ! En 1678, un nouveau monument funéraire
fut élevé pour Odile de Belgré.

En 1791, les bâtiments furent occupés par l'Armée du Rhin qui installa
des ateliers et transforma l'église attenante en écurie.

METZ (57) - Le cloître des Récollets

De 1802 à 1970, une institution charitable, ayant pour vocation de recueillir notamment
les orphelins, occupa les lieux. En 1804, l'une des galeries du cloître est abattue.

En 1972, les travaux débutèrent pour la mise en conformité du cloître pour accueillir
l'Institut Européen d’Écologie. Les façades, toitures et galeries du couvent furent,
dans la foulée, classées monument historique le 23 mars 1972.

METZ (57) - Le cloître des Récollets

Depuis 2002, les archives municipales de la ville de Metz sont établies dans l'ancien
scriptorium du cloître des Récollets.

La Société Française d'Ethnopharmacologie y a également élu domicile et se charge
notamment des plantes médicinales plantées en avant du cloître.

Des visites guidées sont même proposées pour comprendre le monde des plantes médicinales !

METZ (57) - Le cloître des Récollets

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Les arcades en tiers-point et la porte centrale à l'arc en anse de panier

METZ (57) - Le cloître des Récollets

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Intérieur des galeries du cloître plafonnées
METZ (57) - Le cloître des Récollets

Seules trois galeries ont été préservées, la quatrième a été détruite en 1804
pour une histoire d'ouverture sur la ville.

L'espace central du cloître est occupé par un charmant jardin monastique avec son puits
central rond et ses allées rectilignes menant au trois dernières portes dont les arcs sont
en anse de panier. Les arcades de chacune des galeries sont en tiers-point
sans décor apparent ni chapiteau !
METZ (57) - Le cloître des Récollets

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Galerie donnant sur la salle capitulaire encadrée d'enfeus
METZ (57) - Le cloître des Récollets

METZ (57) - Le cloître des Récollets
Autre galerie du cloître avec les enfeus et inscriptions funéraires

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Enfeu
Détail des arcatures gothiques d'un enfeu

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Pierre tombale
Pierre tombale avec des blasons armoriés

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Epitaphe
Épitaphes funéraires en lettres gothiques

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Epitaphe
Épitaphe funéraire surmontée de casques du XIVe siècle
(un bassinet à bec de passereau à gauche
et un heaume dit "à tête de crapaud" à droite)

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Epitaphe
Épitaphe funéraire avec orante à gauche

L'intérieur des galeries est plafonné et non voûté, ce qui en fait une particularité puisque d'autres
cloîtres lorrains contemporains, notamment celui de la cathédrale de Toul, sont voûtés !

Placés sur les murs du cloître, quelques enfeus et épitaphes funéraires attirent le regard.

On remarquera notamment l'enfeu d'Henri de Saint-Nazaire, mort en 1408 au bas duquel il figure
représenté en armure et casqué, les mains en prière. Une épitaphe funéraire surmontée de
casques du XIVe siècle (un bassinet à bec de passereau à gauche et un heaume dit
"à tête de crapaud" à droite) se trouve juste à côté insérée dans le mur.

Puis, le visiteur pourra découvrir la dernière fresque visible du cloître
qui orne encore l'un des enfeus.
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METZ (57) - Le cloître des Récollets - Gisant et enfeu
Enfeu avec gisant d'Henri de Saint-Nazaire (mort en 1408)
METZ (57) - Le cloître des Récollets - Gisant

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Gisant
Henri de Saint-Nazaire les mains jointes
METZ (57) - Le cloître des Récollets - Gisant
Gisant de Henri de Saint-Nazaire :
Deux chiens supportant les pieds du défunt, signes de fidélité

METZ (57) - Le cloître des Récollets - Enfeu, fresque
Fresque dans l'un des enfeus

Enfin, deux Vierges à l'Enfant sont également visibles dans le cloître : la première (du XVe siècle)
est traitée en ronde bosse et montre une Vierge Marie couronnée tenant son fils, Jésus, à bout
de bras sur sa droite ; la seconde (du XIVe siècle), plus longiligne et également couronnée,
a perdu son fils qui se tenait sur sa droite et dont il ne subsiste que les doigts de pieds !

Apparemment, la première Vierge à l'Enfant pourrait provenir de l'Atelier des Madones
si florissant à Metz, entre 1440 et 1460.

METZ (57) - Le cloître des Récollets -Vierge à l'Enfant
Vierge à l'Enfant (XVe siècle)
Le traitement montre deux personnages joufflus
(réalisation de l'Atelier des Madones de Metz !)

METZ (57) - Le cloître des Récollets -Vierge
Vierge à l'Enfant (XIVe siècle ?)
L’Enfant Jésus a disparu
METZ (57) - Le cloître des Récollets - Vierge

Sur internet

Découvrez le jardin des Récollets

Localisation de la ville de Metz en Moselle


Situation du cloître dans Metz
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ICI)
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Copyright - Olivier PETIT - Patrimoine de Lorraine 2011 © Tous droits réservés

5 commentaires:

  1. Un très grand merci à Olivier pour la contribution photo (merveilleuses photos soit dit en passant) sur pdf.com et toutes mes félicitations pour la qualité de l'article.

    Amicalement.

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  2. Merci ! Ce cloître est vraiment superbe et calme ! Un endroit idéal pour profiter du beau temps en lisant un livre par exemple !

    S'essaye de provoquer, avec mes photos et mes textes, un engouement pour le patrimoine lorrain !

    Amicalement

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  3. .... Une belle surprise pour quelqu'un qui croyait bien connaître Metz !
    Ce cloître était peut-être inaccessible dans les années 60-70 ?

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  4. Bravo pour ce superbe article, agrémenté de très belles photos ! Pierre Brasme

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