VEZELISE (54) - Hôtel du Bailliage (1561) et ses fresques menacées !

Tout près des halles de Vézelise, un bâtiment servant désormais de mairie, était l'ancien

Hôtel du Bailliage ou Palais de Justice, édifié en 1561, sur ordre du duc

Charles III de Lorraine (1545-1608).

Gaston Save en a décoré la pièce du premier étage, actuellement bureau du maire de Vézelise.

 Article paru en décembre 1995 dans la Revue Lorraine Populaire

(à agrandir pour la lecture)

La porte d'entrée du bâtiment affiche des colonnes entrecoupées de décors à pointes de diamants

troués et supportant un fronton triangulaire sous lequel figure une inscription tardive

rappelant qu'il s'agit de l'ancien palais de justice de la ville. 

On remarquera l'inscription "LEX IMPERIO MAIOR", que l'on peu traduire par

 "La loi est au-dessus du pouvoir"

 L'Hôtel du Bailliage se compose de 4 niveaux : un rez-chaussée, deux étages et des combles ;

l'éclairage est assuré par des fenêtres à croisillons et à meneaux

 Fenêtres à croisillons

Cadran solaire placé à l'angle du bâtiment

Escalier à vis permettant d'accéder aux étages

Etat des fresques en novembre 2019

Le premier étage de l'ancien Hôtel du Bailliage comporte des fresques commandées

à Gaston Save par le propriétaire des lieux, Ernest Gegout. Elles ont été

représentées sur des tentures tendues sur les murs.

Depuis des années, ces peintures ont souffert de la lumière et les couleurs sont devenues pâles.

Il est urgent de procéder à leur restauration !

René II de Lorraine à Vézelise

Les fresques étaient jadis dans un bien meilleur état !!!

Antoine de Lorraine à cheval, alors comte de Vaudémont

 Cheminée avec les portraits du duc Charles III de Lorraine et de Claude de France,

son épouse, avec en dessous les armoiries ducales

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METZ (57) - Hôtel de Burtaigne (1520-1540)

Dans le quartier d'Outre-Seille, au 4 et 6 rue des Charrons, se trouve l'Hôtel de Burtaigne,

demeure patricienne de la Renaissance élevée à cet endroit par les Gournay, famille patricienne
messine, membre des Paraiges (classe héréditaire qui avait au sein de la ville
le monopole des fonctions publiques dirigeantes)

Bien que mentionnée en 1531 comme "une maison sceante en la rue des Cherriers, qu’on

dit la maison de Burtaigne", cette demeure renaissance a vu sa construction

commencer aux alentours de 1520.

La charpente du bâtiment principal (au n°4) a été datée par dendrochronologie de l'année 1523,

et celles de l'annexe (au n°6) entre 1534 et 1544.

 Vers 1540, on y célébra le mariage de Claude de Gournay, fils du maitre-échevin et conseiller

du duc Antoine de Lorraine, Michel de Gournay (1475-1551), avec Catherine de Créhange.

En 1551, après la mort de Michel de Gournay, l’hôtel passa à son fils Jacques, seigneur de Beux,

maitre-échevin de Metz en avril 1552, au moment de l’entrée à Metz de Henri II de France.

Au XVIIIe siècle, les fenêtres du bâtiment principal, occupé par un marchand de bois Mr Dubuisson,

furent remaniées en retirant partiellement les meneaux.

En 1769, le n°6 fut occupé par le Bureau général des tabacs et le resta jusqu'en 1788. 

En 1797, Antoine-Louis Bouvard, inspecteur de la régie des droits réunis et fils de Nicolas, agent

général des fermes du roi, des Trois Évêchés et de Charleville, et de Marie-Rose Dubuisson,

hérita de la demeure familiale avec sa femme Marie-Jeanne-Sophie Pierre.

En 1821, l'Hôtel de Burtaigne fut vendu à Jean-François Maguin, vinaigrier et marchand de vin.

Il le conserva jusqu'en 1830, date à laquelle il s'en dessaisit en faveur de Dominique Victor

Colchen, père de la fondatrice des Filles de Saint-François de Sales.

Lion debout tenant un bâton et un écu jadis armorié

Caroline Carré de Malberg (1829-1891), à l'origine des Filles de Saint-François de Sales,

y passa une partie de son enfance.

En 1854, un gendre de Colchen, Jean-Baptiste Salmon, commerçant en vin, prit
possession de la demeure où il logea quelques années.

En 1900, l'hôtel changea de propriétaire en la personne d'Anne-Marie-Célestine Michel.

Griffon

En 1972, alors que la demeure était vide, un propriétaire privé racheta l'ensemble et

commença de sérieuses restaurations intérieures.

En 1988, l'Hôtel de Burtaigne fut inscrit au titre des monuments historiques ;

et en 2006, il fut enfin classé.

Cependant, un ravalement de la façade extérieure permettrait de redonner un coup

d'éclat à cette demeure renaissance d'exception.

Chimère

La façade présente encore deux fenêtres à meneaux peuplées d'animaux fantastiques

(chimère, griffon...) et sauvages (lion, loup...).

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VEZELISE (54) - Hôtel de Tavagny (1546)

Ancienne capitale du comté de Vaudémont, Vézelise recèle bien des trésors architecturaux

dont j'ai déjà évoqué certains éléments (halles, église Saint-Côme-et-Saint-Damien).

Ici, je vous présente l'Hôtel de Tavagny (ou Hôtel de Bassompierre), superbe hôtel particulier

construit en 1546 et qui malheureusement semble abandonné !

Ce joyau de l'architecture du milieu du XVIe siècle mériterait un meilleur traitement
au regard de son potentiel artistique !

L'hôtel de Tavagny fut construit par un chevalier milanais, Francesco Tavagni dont le duc
Antoine de Lorraine remarqua les qualités de cavalier lorsqu'il entra dans Milan,
le 16 octobre 1515, après la fameuse bataille de Marignan, des 14 et 15 septembre.

Il s'attacha ainsi les services du gentilhomme milanais en lui confiant la charge
de ses "grands chevaux". Devenu ainsi écuyer d'écurie du duc de Lorraine, Francesco
Tavagni fut anobli par son maître et prit le nom "français" de François de Tavagny.

Le duc de Lorraine le nomma ensuite capitaine de Vézelise, gruyer du Comté de Vaudémont (1547)

grand gruyer de Lorraine et du Barrois (1551) et maître des eaux et forêts du Barrois (1553).

Possédant une demeure à la campagne, à Etreval depuis 1533, François de Tavagny

envisagea de faire construire un hôtel particulier dans Vézelise, siège de sa capitainerie.

La demeure du favori du duc de Lorraine sortit ainsi de terre en 1546, grâce vraisemblablement

au même architecte qui construisit le château d'Etreval.

 Nicolas de Dommartin, bailli du Comté de Vaudémont, succéda à François de Tavagny
jusqu’en 1576.

Christophe de Bassompierre devint ensuite propriétaire de cette demeure jusqu'en 1596.

Par la suite, plusieurs propriétaires se succédèrent !

L'Hôtel de Tavagny, malgré son état de délabrement notable, est un monument du milieu du
XVIe siècle qui présente encore de beaux éléments de décors renaissance avec son portail
à colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, sa cour intérieure, ses façades à fenêtres
à frontons triangulaires et pilastres à chapiteaux végétaux et à personnages,
ses gargouilles surplombant l'ensemble... 

Bref, un édifice majeur de l'architecture renaissance en Lorraine

......qu'il faudrait rénover pour lui redonner ses lettres de noblesses !

Portail avec ses colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens à personnages

reposant sur des piédestaux et supportant un entablement

Portail - Décors de l'entablement avec ses fleurs

Portail - Chapiteaux corinthiens à têtes et bustes humains

Les parties hautes de la demeure avec ses gargouilles

Gargouille en forme de lion

Gargouille en forme de dragon

Gargouille en forme d'aigle

Gargouille en forme de griffon étêté

Niche avec ses pilastres à chapiteaux ioniens soutenant un entablement et un fronton

triangulaire, à l'intérieur duquel figure un cartouche avec le millésime "1546"

Armoiries de Christophe de Bassompierre

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