L'exposition sur l’œuvre d'Emile Friant au Musée des Beaux Arts étant finie depuis
maintenant deux mois, vous pouvez toujours aller admirer l'un de ses
tableaux les plus emblématiques, dépôt du Musée d'Orsay :
"La Toussaint", présenté et récompensé au Salon de 1889.
Émile Friant, considéré comme le dernier naturaliste, propose avec cette huile sur toile
de 250 x 334 cm peinte en 1888, sa vision d'un moment célébré chaque année
pour honorer les disparus : la Toussaint.
Le tour de force technique que
représentent les grandes plages de blanc et de noir
où le peintre fait
jouer de multiples variations lui valut un succès immédiat.
Vêtus de noir, une fillette, deux femmes, un homme et jeune femme semblent
se hâter, les bras chargés de
chrysanthèmes.
Au-delà des grilles du cimetière de "Préville", de nombreuses
silhouettes, toutes
vêtues de sombre, constituent le cortège qui va célébrer ses morts.
Ce deux femmes seraient-elles de la même famille ? On peut l'imaginer.
La fillette, en tête du cortège, arbore un chaperon noir en guise de couvre-tête
d'où s'échappe une belle tresse.
Avec son chapeau haut-de-forme, sa canne coincée sous son avant-bras gauche
et sa foisonnante moustache, l'homme suit le mouvement des femmes de sa famille.
La jeune femme porte un gros pot de chrysanthème ; il doit être pesant !
Adossé au pilier d’une des portes d'entrée du cimetière, un aveugle emmitouflé,
les jambes sous une couverture et le tête couverte d'une capuche, implore
la charité des passants, pancarte posée contre son torse
et gobelet dans ses mains.
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