PATRIMOINE DE LORRAINE: DOMGERMAIN (54) - Eglise Saint-Maurice (XIIIe-XXe siècles)

Le village de Domgermain, qui possède un patrimoine digne d'intérêt

(La Croix d'Epinette et la Chapelle Saint-Maurice, précédemment présentées)

dont l'église Saint-Maurice figure en bonne place !

Je vous invite à partir à sa découverte !

DOMGERMAIN (54) - Eglise Saint-Maurice (XIIIe-XXe siècles)

Avant la construction de l'église classique du XVIIIe siècle, Domgermain disposait d'une autre

église paroissiale, notamment au Moyen-Age : la chapelle Saint-Maurice, dont il ne reste
que le chœur où furent retrouvée des pierres tombales et des fresques exceptionnelles !

En 1703, l’église, en mauvais état, fut frappée d’interdit et l’évêque de Toul ordonna
la construction d'un nouveau sanctuaire au centre du bourg de Domgermain.

En 1711, les villageois s'opposèrent, avec virulence, à la décision épiscopale arguant que

« par le zèle et la dévotion qu’ils avaient à cette ancienne église, ils voulaient bien

surmonter toutes les difficultés qu’il y avait d’aller de leur village à ladite église

pour y assister aux services divins ».

Un compromis fut trouvé et le chœur de l’ancienne église fut converti en chapelle,

entretenue par les habitants, avec leurs propres deniers.

Construite vers les années 1732-1734, l'église Saint-Maurice reprend, dans sa construction,
une ancienne tour fortifiée médiévale (des Xe-XIe siècles) remaniée et faisant
désormais office de clocher. Ce "donjon" carré en impose encore.

Achevée, l'église Saint-Maurice fut bénie le 27 novembre 1736.

En 1992, l’architecte des Bâtiments de France a conduit les travaux d’enduits clairs

sur les façades extérieures et à l'intérieur de l'église.

L’église, d’une forme pratiquement carrée, présente des murs épais, renforcés par
des contreforts imposants contrebutant la poussée de la voûté intérieure.

Clocher - Baie géminée gothique murée et éléments (corbeaux, ouvertures carrées)

rappelant son côté militaire et défensif

Clocher - Baie romane avec ses deux colonnettes à chapiteaux végétaux

Mur sud - Portail latéral classique avec ses pilastres et don arc en anse de panier

Façade occidentale, quelque peu "polluée" par les bâtiments annexes.

Au-dessus, un oculus de taille moyenne contient, depuis 1994, un vitrail dédié

à Saint-Maurice, œuvre créée par l’Atelier STEFF de Domgermain.

Façade occidentale - Portail classique avec son arc en plein cintre moluré

En entrant dans l’église, par le portail latéral sud, on découvre un vaisseau à trois nefs
voûtées sur croisées d'ogives en plein cintre reposant sur des colonnes à chapiteaux doriques.

Une chaire à prêcher, en bois, du début du XVIIIe siècle, est finement travaillée et placée sur

la seconde colonne centrale de gauche de la nef centrale, du côté de l’Évangile.

On accède à sa cuve hexagonale soulignée d'un puissant cul-de-lampe, par un escalier

dont les mains courantes sont portées par des balustres tournés.

Cette chaire à prêcher a été remaniée en 1736.

Collatéral nord voûté en croisées d'ogives en plein cintre

Collatéral sud avec son voûtement en croisées d'ogives en plein cintre

Le tambour en bois placé en arrière de la façade occidentale supporte un orgue établit par

Charles Cachet, en 1720, et qui se trouvait, à l'origine, au Couvent des Cordeliers de Toul ;

la commune de Domgermain l'acheta le 22 mai 1793. Il fut restauré par Didier Chanon

en 1994 afin de lui redonner ses sonorités exceptionnelles.

L’Association des Amis de l’Orgue de Domgermain œuvre depuis des années

pour valorisé cet orgue d'exception en organisant des concerts.

Le chœur carré voûté d'une croisée d'ogives, qui reprend la partie basse du clocher,

est couvert de peintures ; il conserve, sur son mur est, un tableau représentant l'Ascension

œuvre du peintre nancéien Étienne Senémont, datant de 1780 et restauré en 1984.

L’autel du chœur, qui date du XVIIIe siècle, est en bois ; il est orné de six chandeliers
de style Louis XIV et d'un tabernacle de style Louis XV.

Collatéral sud - Autel latéral du XIXe siècle

L'église de Domgermain reçut des vitraux réalisés par le maître-verrier
Georges Gross de Nancy, dans les années 50.