Situé à quelques kilomètres à l'est de Commercy, en Meuse, le hameau de Malaumont a conservé
une belle petite église, en partie romane, dédiée à Saint-Martin.
une belle petite église, en partie romane, dédiée à Saint-Martin.
En 1066, au moment où Guillaume le Conquérant commence la conquête de l'Angleterre
par sa brillante victoire à Hastings, l'évêque Thierry de Verdun (1047-1089) reçut une partie
des biens de Mathilde de Bar (1046-1115), alors accusée de félonie. Le village de Malaumont
est mentionné dans le diplôme impérial d'Henri IV (1050-1106) qui entérine
la dépossession de Mathilde de Bar en faveur du pontife verdunois.
A l'époque devait exister une église ou une chapelle !
Le bas-côté sud de l'église avec le clocher roman, la nef, en partie
romane, rehaussée
et dotée de meurtrières et de baies en plein cintre ébrasées
(qui remplacent les fenêtres romanes)
et dotée de meurtrières et de baies en plein cintre ébrasées
(qui remplacent les fenêtres romanes)
Les chroniques de l'abbaye bénédictine Saint-Laurent de Liège (Chronicon S.
Laurentii Leodiensis), rédigées vers 1106 par le moine Rupert de Deutz (1075-1129),
nous apprennent que le village de Malaumont (Malaudimons) était toujours
détenu par l'évêque de Verdun.
Mais
en 1120, l'évêque de Verdun, Henri 1er de Blois (1117-1129) fut
contrait de remettre
le village de Malaumont au comte Renaud de Bar
(1080-1149), dit le Borgne.
Ce dernier confia apparemment la gestion de
l'église Saint-Martin à l'évêque de Toul,
Konrad I von Schwarzburg
(1118-1124).
Clocher - Étage campanaire avec ses baies géminées
en plein cintre sous un cordon de billettes de la face sud.
En 1186, l'évêque de Toul, Pierre de Brixey (1168-1191), alors possesseur de l'église
Saint-Martin (ecclesia de Malemmunt), décida de la confier aux chanoines de la nouvelle
collégiale Saint-Nicolas de Commercy. C'est environ à cette époque que l'église fut
reconstruite en style roman tardif ; le clocher en est le dernier témoin visible !
D'après le Pouillé de Toul (1402), l'abbé de Saint-Mansuy de Toul nommait
le curé de la paroisse de Malaumont.
Au
cours du XVe siècle, la nef de l'église fut rehaussée d'environ 2 m 50
et les murs
pourvus de meurtrières. Ainsi fortifiée, elle pouvait
accueillir les villageois
en cas de période troublée.
Clocher - Les baies géminées romanes du côté sud
Au cours du XVIe siècle, on ajouta une sacristie.
En 1633, un prêtre, envoyé à Malaumont par les chanoines de Commercy pour dire la messe,
invita, malgré eux, les habitants à prier en priorité pour le salut du roi de France, avant
même le duc de Lorraine et le seigneur Dieu. L'indignation fut si grande que les
villageois en référèrent à Jean de Beauvau Didier Gérard, lieutenant ducal.
L'incident fut réglé sous peu.
La charpente de la nef semble avoir été remplacée ou restaurée vers 1733 car cette date
a été apposé sur l'un des madriers.
En 1633, un prêtre, envoyé à Malaumont par les chanoines de Commercy pour dire la messe,
invita, malgré eux, les habitants à prier en priorité pour le salut du roi de France, avant
même le duc de Lorraine et le seigneur Dieu. L'indignation fut si grande que les
villageois en référèrent à Jean de Beauvau Didier Gérard, lieutenant ducal.
L'incident fut réglé sous peu.
La charpente de la nef semble avoir été remplacée ou restaurée vers 1733 car cette date
a été apposé sur l'un des madriers.
Clocher - Face sud - Chapiteaux de la première baie géminée romane.
Clocher - Face sud - Chapiteaux de la seconde baie géminée romane.
En juillet 1908, le clocher est classé monument historique ; et en juin 1994, la nef, la sacristie
et le chœur sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Au cours du XXe siècle, l'église fut restaurée mais aujourd'hui, il faudrait se préoccuper
de l'humidité qui y règne et qui provoque des désagréments...
Clocher - Baies géminées romanes des faces est et nord
Clocher - Baies géminées romanes de la face est
Clocher - Baies géminées romanes du côté nord
L'intérêt
de l'église Malaumont réside essentiellement dans ses parties
médiévales,
plus précisément romanes. En effet, le clocher avec son
avant-chœur figure parmi
les plus beaux exemples romans de Lorraine.
Lorsqu'on
découvre l'église, on constate que celle-ci est bien modeste : 24
mètres de long
par 10 mètres de large avec un clocher de 12 mètres de
haut. La nef, dont le gros œuvre
remonte à l'époque romane (fin XIIe
siècle), présente aujourd'hui des baies en plein cintre
ébrasées
agrandies vraisemblablement au XVIIIe siècle; et au-dessus, le mur
rehaussé
au cours du XVe siècle, possède des meurtrières.
Le chevet plat de l'église
Le clocher roman offre, sur les faces est, nord et sud de l'étage campanaire, deux baies
géminées en plein cintre sous un cordon de billettes. Les chapiteaux sur lesquels reposent
les arcs en plein cintre et les tympans sont tous différents : soit simplement cubiques
épannelés aux angles, soit à volutes, soit à feuilles stylisées, soit à feuillage...
Le toit en bâtière actuel du clocher a remplacé le toit pyramidal d'origine. Sur la face nord,
on remarquera, au niveau inférieur, des arcatures en plein cintre romanes soulignant la corniche.
La façade de l'église a gardé un portail du XVIIIe siècle assez sobre avec une croix
au-dessus du linteau. A gauche de cette porte, une pierre sculptée d'étoiles semble
romane et provient peut-être de l'ancienne nef ?
Le clocher roman avec ses arcatures en plein cintre
et ses deux baies géminées de l'étage campanaire
et ses deux baies géminées de l'étage campanaire
Arcatures romanes en plein cintre à la base du clocher
La façade XVIIIe siècle
Façade - La porte d'entrée XVIIIe siècle
Façade - Pierre sculptée romane à décor d'étoiles
La nef avec sa façade au portail du XVIIIe siècle
La nef unique
En pénétrant dans l'église, on est frappé par la petitesse de la nef unique voûtée sur croisées
d'ogives avec voutains en briques. Composée de deux travées, elle a conservé deux colonnes
d'inspiration romane (apparemment fin XIXe siècle ou début XXe siècle ?) à chapiteaux
cubiques ressemblant étrangement à ceux de l'avant-chœur. La colonne de droite a un chapiteau
plus simple, juste épannelé en forme de dé avec un liseré partant de l'astragale et allant vers
le tailloir ; celle de gauche montre un chapiteau sculpté en méplat avec un décor de feuilles stylisées.
L'allée centrale de la nef
Vue de l'avant-chœur depuis la nef
Nef - Colonne romane du mur nord
Nef - Colonne romane du mur nord : le chapiteau cubique à décor de feuillage stylisé.
Nef - Colonne romane du mur sud
Nef - Colonne romane du mur sud : chapiteau épannelé en forme de dé
et à liseré d'angle partant de l'astragale au tailloir.
Délaissons maintenant la nef pour s'intéresser à l'avant-chœur roman qui fait office, aujourd'hui,
de chœur et de soutien au clocher. C'est la partie la plus ancienne de l'église (vers 1170-1180).
Cet avant-chœur est voûté sur croisées d'ogives en forme de gros boudins encore bien romans ;
c'est assez précoce en Lorraine. En effet, selon Madame Burnand dans son ouvrage
"La Lorraine gothique" (paru aux PUN), Malaumont fait partie avec les églises
vosgiennes de Droiteval, Champ-le-Duc, Vomécourt-sur-Madon et d'Isches
des édifices dotés précocement d'une telle voûte sur croisées d'ogives.
et à liseré d'angle partant de l'astragale au tailloir.
Délaissons maintenant la nef pour s'intéresser à l'avant-chœur roman qui fait office, aujourd'hui,
de chœur et de soutien au clocher. C'est la partie la plus ancienne de l'église (vers 1170-1180).
Cet avant-chœur est voûté sur croisées d'ogives en forme de gros boudins encore bien romans ;
c'est assez précoce en Lorraine. En effet, selon Madame Burnand dans son ouvrage
"La Lorraine gothique" (paru aux PUN), Malaumont fait partie avec les églises
vosgiennes de Droiteval, Champ-le-Duc, Vomécourt-sur-Madon et d'Isches
des édifices dotés précocement d'une telle voûte sur croisées d'ogives.
Sur les côtés nord et sud, on peut observer deux arcades en plein cintre composées de
demi-colonnes engagées à chapiteaux cubiques à astragales qui reçoivent ici la croisée
d'ogives par l'intermédiaire d'une plinthe. Les chapiteaux romans (fin XIIe siècle) ont
servi de modèles à ceux de la nef. Il faut aussi jeter un coup d'œil aux intéressantes
bases de ces colonnes avec leurs sculptures en formes de langues et de volutes aux angles.
L'avant-chœur : L'arcade en plein cintre nord - Chapiteau
L'avant-chœur : L'arcade en plein cintre nord - Base de la colonne
L'avant-chœur : la croisée d'ogives romanes
L'avant-chœur : L'arcade en plein cintre sud
L'avant-chœur : L'arcade en plein cintre sud - Chapiteau roman
L'avant-chœur : L'arcade en plein cintre sud - Base d'une des deux colonnes
Chœur plat : chapiteaux gothiques à feuillages
Enfin, le chœur plat possède dans les angles des chapiteaux à feuillages gothiques
supportant la voûte. Le maître-autel du XVIIIe siècle se tient également là...
Le chœur avec son autel galbé du XVIIIe siècle
et un tableau représentant la descente de la croix
Saint-Martin coupant sa cape pour en donner un morceau à un nécessiteux
L'atelier du maître-verrier Eugène Bertin, basé à Nancy, a réalisé par les vitraux de l'église.
Cette modeste église mériterait une nouvelle restauration en portant une attention
toute particulière à l'humidité dont les taches verdâtres sur les murs sont la conséquence !
toute particulière à l'humidité dont les taches verdâtres sur les murs sont la conséquence !
La commune de Malaumont envisage de le faire mais elle a besoin de conseil et de finances !
Vous pouvez contacter le 1er adjoint, M. Lanterne au 06 87 49 48 75 et
par mail lanternebruno@orange.fr
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Localisation de Malaumont dans la Meuse
Situation de l'église dans le village
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ICI)
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Copyright - Olivier PETIT - 2010-2021 © Tous droits réservés
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