VILCEY-SUR-TREY (54) - Abbaye des Prémontrés Sainte-Marie-au-Bois (XIIe-XVIe siècles)

A l'écart des villages de la région, une abbaye attend les visiteurs dans un cadre pittoresque !

Cet ancien monastère de l'Ordre des Prémontrés, vendu à la Révolution française,

est encore une propriété privé et difficilement visitable.

J'ai eu le privilège de découvrir notamment son architecture extérieur et l'intérieur de la nef,

il y a plus d'une dizaine d'année mais je n'ai pas eu accès aux bâtiments

conventuels existants encore partiellement.

En 1131, lors d'un voyage à Reims, Norbert de Xanten, fondateur de l'Ordre des Prémontrés
en 1120, demanda à ce qu'un monastère fut élevée près de Prény où
le duc de Lorraine, Simon 1er avait sa forteresse.

Suivant la volonté de l'abbé Norbert et avec le concours du duc de Lorraine, le monastère
s'installa ainsi sur des terres concédées par les opulentes abbayes messines

Saint-Pierre-aux-Nonnains et Sainte-Glossinde.

Sainte-Marie-au-Bois fut ainsi édifiée près d'une source, au fond d'une petite vallée

où coule un affluent du Trey, grâce au concours de chanoines prémontrés
sous la direction du premier abbé Richard, venant de Laon.

L'abbatiale fut achevée vers 1150 et les bâtiments conventuels à la fin du XVe siècle.

Le 13 décembre 1473, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, dont les troupes occupent les
duchés de Lorraine et de Bar, fit une halte à l'abbaye.

Le XVIe siècle fut une période de prospérité pour Sainte-Marie-au-Bois. En 1504, l'abbé Pierre
de Prény concéda des terres et des forêts pour permettre le repeuplement et la reconstruction
du village de Viéville-en-Haye déserté depuis les guerres du XVe siècle.

Vers le milieu du XVIe siècle, en pleine Guerres de Religion, les Protestants
dévastèrent le monastère.

Au début du XVIIe siècle, Servais de Lairuelz, réforma son ordre, d'abord en Lorraine puis au-delà ;
il transféra ensuite les religieux de Sainte-Marie-au-Bois à Pont-à-Mousson où ils édifièrent
la majestueuse abbaye des Prémontrés sur les bords de la Moselle.
 
Enfin, au début de la Première Guerre mondiale, l'écrivain et poète français Charles Péguy
séjourna dans l'ancienne abbaye, devenue une ferme.

La façade occidentale de l'abbatiale se compose de trois niveaux :

- un rez-de-chaussée avec une arcature associant des doubles colonnettes à chapiteaux

végétaux recevant les retombées des arcs en plein cintre.

- un premier niveau avec une arcature à colonnettes à arcs en plein cintre, un oculus

central au décor de billette sur l'intrados et deux petits oculi sur les extrémités.

- et enfin le dernier niveau sous forme de fronton triangulaire

disposant d'un petit oculus ébrasé.

Au-dessus d'un cordon de billettes, la façade occidentale affiche une arcature à fines colonnettes

recevant des arcs en plein cintre ; au centre de l'arcature du milieu, un oculus

roman développe un décor de billette sur son intrados.

La façade occidentale présente une série de chapiteaux doubles ornés de décors végétaux,

d'enroulement et fleurs.

Façade occidentale - Marques de tâcherons

Arcades en plein cintre de la nef avec ses piliers carrés

Voûtement sur croisée d'ogives (fin XIIe siècle)

Cheminée monumentale (Fin XVe-Début XVIe siècle)

Chapiteaux à corbeille ornée de feuilles végétales

Voilà ci-dessous la liste des abbés de Vilcey-sur-Trey

 Au XIIe siècle :

Richard (+ 1155)
Conon (1155-ca 1167)
Richard II (ca 1168)
Simon (+ 1174)
Arnould (ca 1174)
Garnier (ca 1181-1182)
Pierre (ca 1187)
Erladus (ca 1195)
Herbert (ca 1198)

Au XIIIe siècle :

Hugues
Hugbert
Joseph
Drogo
Gilles
Fulco
Atto
Robert
Gérard I (ca 1248-1253)
Rembaldus (ca 1261)
Gérard II (ca 1264)
Rembaldus II (ca 1268)
Simon II (ca 1272)
Walterus (1275)
Dominique I de Vandières (ca 1280)
Thierri I (ca 1283-1286)
Nicolas I (ca 1290)
Thierri II (ca 1295-1297)

Au XIVe siècle :

Jean I (1300)
Nicolas II de Prény (+ 1326)
Jean II (jusque vers 1347)
Jean III d'Onville (+ 1362)
Jacques de Bouillonville (ca 1373)
Pierre Génin (à partir de 1382)

Au XVe siècle :

Jean IV (jusque vers 1426)
Jean V Griffon (+ 1462)
Jean VI de Dieulouard (ca 1462-1479)
Jean VII de Mamey (abbé jusqu'en 1498)
Pierre de Prény (1498-1505)

Au XVIe siècle :

Dominique II Thuillier (1517-1534)
Nicolas II Thuillier (+ 1558)
Dominique III Thuillier (+ 1565)
Didier Malhusson (1566-1594)
Daniel Picart (1594-1600)

Au XVIIe siècle :

Servais de Lairuelz (1600-1631) transfère en 1608 les chanoines

à Sainte-Marie-Majeure de Pont-à-Mousson.

Fenêtre triple à arc en tiers-point et remplage trilobé

 

Aujourd'hui, les vestiges remarquables de Sainte-Marie-au-Bois mériteraient d'être valorisés

car ils constituent un ensemble rare d'architecture prémontrée en Lorraine.

Et que dire de son potentiel touristique !

Elle serait aujourd'hui visitable, les dimanche de 14h à 18h, de juin à septembre.

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8e NUIT DES EGLISES (29 juin - 7 juillet 2018)

Pour la 8e année consécutive, Narthex organise en partenariat avec les communes participantes,

la Nuit des églises, du 29 juin au 7 juillet 2018.

Une manière différente de découvrir les églises à la tombée de la nuit !

 

 Pour en savoir plus sur les églises ouvrant leurs portes en Lorraine,

cliquez sur les textes ci-dessous.

Les églises ouvertes en Meurthe-et-Moselle

 Les églises ouvertes en Meuse

Les églises ouvertes en Moselle

Les églises ouvertes dans les Vosges

  

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NANCY (54) - Christ en croix (XVIe siècle)

La cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy renferme un remarquable
Christ en croix qui selon certains serait l’œuvre de Ligier Richier
et pour d'autres sortirait de l'atelier de Mansuy Gauvain.

Ces deux artistes de la première moitié du XVIe siècle travaillaient dans un registre assez proche.

Financé par la duchesse Philippe de Gueldre et placé dans la cathédrale de Nancy
en 1807, cette œuvre mesure 1,95 m.

Cependant, selon Jacques Baudoin, auteur d'un ouvrage de référence sur la sculpture

flamboyante en Lorraine, ce Christ serait bien de la main de Mansuy Gauvain.

En effet, il note "Les traits tombants, le rictus de la bouche entreouverte et

la barbe échevelée donnent à ce visage une expression tragique,

ignorée de Ligier Richier."

Contrairement à Ligier Richier, Mansuy Gauvain fait souvent figuré des yeux globuleux

avec une inflexion de l'arcade sourcilière.

En comparant ce Christ avec les œuvres connues de Mansu Gauvain, on reconnaît

effectivement son style ; il suffit de regarder les médaillons du Palais Ducal

ou encore la Vierge au Manteau, conservée dans le chœur de

l'église Notre-Dame de Bonsecours.

Les parties intimes du Christ sont cachées par le périzonium

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PONT-SAINT-VINCENT (54) - Education de la Vierge (XVIIe siècle)

L'église paroissiale de Pont-Saint-Vincent renferme une série de statues et de

groupes sculptés des XVe au XVIIe siècles fort intéressants.

Je vous propose de découvrir une "Éducation de la Vierge" du XVIIe siècle.

 Ce groupe, également dénommé "Sainte-Anne instruisant la Vierge", a été sculpté

dans du bois de chêne et présente encore un belle polychromie

qu'il faudrait rafraîchir par une restauration.

Le rouge et le bleu sont les couleurs dominantes.

Le bois se fissure sérieusement depuis le socle et des petits trous, œuvres d'insectes

xylophages sont de plus en plus visibles.

 Debout, Sainte-Anne maintient de sa main gauche Marie qui a ouvert un livre et

sur lequel elle pose sa main droite.

Marie, enfant, à l'écoute de Sainte-Anne ; tête nue, elle est vêtue d'un haut rouge

et d'une robe bleutée

 Sainte-Anne, le regard un peu biaisé, la bouche entre-ouverte, la tête couverte d'un voile

bleu et le visage enserré dans une guimpe blanche ; une cape rouge couvre ses épaules.

Socle présentant du feuillage

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METZ (57) - Hôtel Saint-Livier (XIIe siècle)

Rue des Trinitaires à Metz, une ancienne demeure particulière, l'Hôtel Saint-Livier

est le plus ancien édifice civil de la ville où serait né Saint-Livier au Ve siècle.

Restauré dans les années 1980, l’édifice est depuis mai 2004 le siège du Fonds régional

d’art contemporain de Lorraine.

 Remontant au XIIe siècle, il se composé une haute tour carrée associée à un corps

de logis restangulaire crénelé et remanié au XVIIe siècle par l'ajout de

fenêtres à meneaux aux deux premiers niveaux.

Bien que remanié au fil des siècles, l'Hôtel Saint-Livier constitue un bel exemple

d'édifice civil propre aux cités marchandes républicaines médiévales ;

comme on en trouve en Italie par exemple.

En raison de la présence de banquiers lombards dans la cité messine, il est fort à parier que

les bâtisseurs de l'Hôtel Saint-Livier aient été influencé par l'architecture italienne.

Fenêtre romane de la tour carrée ; elle présente une colonnette centrale octogonale à chapiteau

et tailloir ornés de feuillage et rinceaux. L'encadrement de la fenêtre géminée est décorée.

 

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LUNEVILLE (54) - Tribune d'orgue de l'église Saint-Jacques

Quand on pénètre dans l'église Saint-Jacques, on est immédiatement attiré par une œuvre
monumentale exceptionnelle : la tribune d'orgue du XVIIIe siècle.

A la demande de Stanislas Leszczynski, l'architecte Emmanuel Héré proposa, en 1748,

un projet de tribune et de buffet d'orgue pour l'église Saint-Jacques.

 Accepté, des artistes comme le sculpteur François Vallier et le peintre Jean Girardet

participèrent à la création de cette œuvre magistrale de 1749 à 1751.

Au rez-de-chaussée, quatre colonnes cannelées et à chapiteaux ioniques supportent la

tribune fermée par un garde-corps en pierre ajouré d'entrelacs.

Au centre de la balustrade figurent les armoiries de Stanislas, qui furent un temps remplacées

par une inscription "LAUDATE DEUM IN CHORIS ET ORGANO".

Au-dessus des quatre dés de pierre du garde-corps affichant des trophées, quatre anges

musiciens ont été placé ; de gauche à droite, on reconnaît un joueur de flûte,

un guitariste, un violoniste et un joueur de hautbois.

Au second niveau, un riche baldaquin sculpté est supporté par des colonnes jumelées à

chapiteaux corinthiens et à entablement à ressauts.

Enfin, une peinture murale, sorte de décor de théâtre, occupe le fond et donne de la perspective.

Quand à l'orgue, fabriqué de 1748 à 1751, par le facteur Nicolas Dupont, il est dissimulé.

Cette ensemble a été classé en 1908.

Ange jouant de la flûte

Ange jouant du luth

Armoiries de Stanislas Leszczynski. Elles se composent :

- D’une tête de buffle au centre : symbole de la famille des Leszczynski
- De deux aigles : ils rappellent que Stanislas fut roi de Pologne avant d’arriver en Lorraine.

Bien que n’ayant jamais vraiment régné dans son pays, il put conserver son titre.
- De deux cavaliers : il s’agit des cavaliers lituaniens, rappelant que

Stanislas était grand duc de Lituanie.

Ange jouant du violon

Ange jouant du basson

Chérubin dominant les anges dans un décor d'instrument ; il brandit une baguette

de chef d'orchestre de sa main droite et maintient la partition de la main gauche

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