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jeudi 17 novembre 2016

GUERRE 14-18 : Lettre de Marcel Thaillard, soldat au 5e RI, du 28 mai 1916 !

J'ai eu le privilège d'avoir entre les mains la correspondance écrite pendant la Première
Guerre mondiale par Marcel Charles Adrien Thaillard, originaire de Bouzanville,
et soldat de 2e classe à la 8e compagnie du 5e régiment d'infanterie.

Marcel Charles Adrien Thaillard (1896-1916)
Marcel Thaillard vers 1912 (collection famille Thomas)

 Parmi les lettres que j'ai pu consulter, j'ai souhaité en présenter une spécialement ; celle que Marcel
Thaillard a écrite aux membres de sa famille, pendant la Bataille de Verdun, alors qu'il se trouvait
avec son bataillon (le 2e) aux alentours du Fort de Douaumont, à Bévaux, quatre jours avant
qu'il ne trouve la mort, à 19 ans, le 1er juin 1916, à Fleury, pendant un terrible déluge
d'artillerie ennemie qui coûta la vie à près de 1000 soldats du 5e régiment d'infanterie.

Le 22 mai 1916, Marcel Thaillard avait reçu la croix de guerre avec étoile de bronze
(citation à l'ordre du régiment donnée trois jours plus tôt).

Marcel Charles Adrien Thaillard (1896-1916) - Lettre du 28 mai 1916
Lettre originale (collection famille Thomas)
 

Au-delà des fautes d'orthographe, de grammaire et l’absence de ponctuation, communes
à nombre de soldats, Marcel Thaillard  nous livre un texte dans lequel il exprime
son profond désir de partir en permission afin de revoir sa famille !

Voilà ci-dessous la transcription de sa lettre :

"Le 28 mai 1916

Chers Louis Germaine et André

Je repond à votre lettre que je sait de recevoir et qui ma fait grand plaisirs d'avoir de vos nouvelles.
Aujourd'hui je vous avait deja envoyer une lettre pour vous dire que nous allions aux tranchées
nous y allons ce soir et nous allons du côté de Douaumont mais on ne sait au juste. J'ai toujour
grand espoir de revenir, il faut bien esperer nous ne voulons pas y rester long temp.

Vous me dite que André et fort je pense bien qu'il doit être bon et grand, j'aurait bien voulu
aller en permission mais j'ai toujour espoir d'y aller si j'ai le bonheur de revenir je prend
toujour espoir surtout qu'on ne veux y rester long temps surtout que c'est déjà pour la
deuxième fois que nous y allons enfin je prend toujour courage. 

Pour votre paquet j'espere que vous recevrez mes lettres je voudrait qu'elle arrivent
avant que le paquet ne soit partie, sa serait en cas si je ne revenait pas mais si je revient
je serait content, de l'avoir mais enfin vous verrez bien.

Je termine ma lettre en vous embrassant tous de tout cœur et vous serrent la main a tous. 

Embrassé André pour moi.

Thaillard Marcel

Je vous écrirez dans quelque jours j'ai toujour espoir et prend courage il faut bien esperer
que sa sera comme la premiere fois que je reviendrez.

Le bonjour a tous et dite a Maman qu'elle ne se fasse pas de chagrin."

Marcel Thaillard en août 1914

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mercredi 16 novembre 2016

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIIe-XVIIe siècles)

Dédiée à Notre-Dame de la Nativité, l'église paroissiale de Mirecourt est un édifice
gothique construit dès la fin du XIIe siècle car la chapelle de la Oultre devenait trop petite.

 L'église primitive de Mirecourt était jusqu'au début du XIVe siècle, la chapelle de la Oultre.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
L'église depuis le pont sur le Madon
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

Chevet à pans coupés et à grande fenêtres gothiques à remplage composé de deux lancettes
trilobées surmontées de gouttes et mouchettes

A la fin du XIIe siècle, une nouvelle église dédié à Notre-Dame de la Nativité voit le jour
de l'autre côté du Madon sur une petite éminence. Le clocher roman est là pour en témoigner.

Il semble qu'entre la fin de la construction du clocher et les débuts des travaux de la nef,
le chantier de la nouvelle église ait été interrompu.

Il faut ainsi attendre le 18 février 1303, pour que la première pierre de la nef de la nouvelle
église paroissiale soit posée, en présence de Jean de Sierck, évêque de Toul (1296-1305) :
"Jean par la grâce de Dieu évêque de Toul […]. Se sont présentés devant nous Henri dit Henriel,
fermier de la bourgade de Mirecourt et Idate sa femme et qu’en notre présence ils ont donné
et légué […] un jardin ou fond de terre qu’ils possédaient en dehors des murs de ladite
bourgade de Mirecourt, près de la place publique, […] pour y bâtir et y élever une église
ou chapelle paroissiale qui devra remplacer l’ancienne église ou chapelle située en dehors
de murs et au delà de la rivière dudit Mirecourt […] dont l’accès était difficile tant au curé
qu’aux paroissiens à cause des inondations fréquentes, de l’intempérie des saisons
et de plusieurs autres incommoditésen sorte que la dévotion des paroissiens en souffrait.

Et cette église […]dépendra de l’église de Vroville ainsi qu’il est relaté dans la pose
de la premièrepierre que nous en avons faite. […] Nous voulons que l’ancienne église
ou chapelle demeure en son état primitif avec son cimetière […]
Donné l’an 1303 de notre seigneur, le lendemain du
Dimanche. Esto mihi. […]"

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Clocher-porche roman avec ses quatre niveaux rétrécissant au fur
et à mesure qu'il s'élève
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Clocher - Étage campanaire avec ses ouïes géminées en plein cintre
avec sa toiture de 1755

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Clocher - Base avec ses ouvertures en tiers-point (XIIIe siècle)
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

Le clocher aurait été édifié bien avant 1303 sans doute à la fin du XIIe siècle ; les deux travées de
la nef entre 1320 et 1380, les trois dernières travées et le chœur entre 1450 et 1480,
et le transept au XVIIe siècle.

La nef est recouverte d'une toiture en bois vers 1470.


MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Portail à pilastres et entablement soutenant un fronton triangulaire interrompu l'escalier 
(installé à droite du clocher-porche au XVIIe siècle)

Au milieu du XVe siècle, d'important travaux sont effectués ; ils sont notamment mentionnés
par un certain Richard Petitgout qui dans son testament du 11 novembre 1456,  indique qu'il
souhaite donner « cinquante livres de métals pour faire un cels à mettre l’eau bénicte »
pour « l’œuvre de l’église parochial de Mirecourt novellement commencée ».

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

Le vaisseau gothique se compose d'une nef centrale accostée de deux bas-côtés tous voûtés
sur croisées d'ogives et sont séparés par de grandes arcades en tiers-point ou semi-brisées.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIIe-XVIIe siècles)
Plan de l'église avec les dates de construction
(tiré du livre de François Clasquin sur Mirecourt)

On peut admirer sur les murs au-dessus des arcades, trois peintures :
 - "L'Adoration des Mages" de Claude Bassot, Nancy 1633
- "La Résurrection" d’Étienne Gelée, Épinal 1634
- "La Vierge et l'Enfant et les Saints" de Dominique Prot, Nancy 1658.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Nef gothique voûtée sur croisées d'ogives ; sur le mur nord, au-dessus des arcades, figurent
deux peintures : "l'Adoration des Mages" de Claude Bassot (1633) et
"La Vierge et l'Enfant et les Saints" de Dominique Prot (1658)
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Nef gothique voûtée sur croisées d'ogives ; sur le mur sud, au-dessus des arcades,
est accroché "La Résurrection" d’Étienne Gelée (1634)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Nef - Les arcades de différentes tailles et formes (en tiers-point et en arc semi-brisé)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

La première mention d'un orgue à Mirecourt date de 1573. En 1610, Pierre Symonet en fabriqua
un nouveau. Déclaré irréparable, l'instrument fut remplacé vers 1696 par le facteur Jean Treuillot.

En 1726, Charles Cachet répara l'orgue et en 1746, François Adam remplaça la soufflerie.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

En 1793, l'orgue est vandalisé.

En 1825, Jean Baptiste Gavot, natif de Mirecourt, créa un nouvel orgue qui comportait 22 jeux
sur 2 claviers et pédalier accroché. Nicolas-Antoine Lété et Filipowisz modernisèrent l'instrument
en ajoutant un pédalier avec 6 jeux et en remaniant la composition des claviers manuels.

L'instrument est encore agrandi en 1852.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

En 1881, la maison Dalstein-Haerpfer de Boulay donna plus d'expression à l’instrument en
l'accordant au diapason moderne. En 1926, Joseph Voegtlé, facteur à Épinal , qui installa
une traction pneumatique.

En 1986-87, Gaston Kern, facteur à Hattmatt, restaura l'orgue en réintégrant les modifications
de ses prédécesseurs (Gavot,Lété et Dalstein-Haerpfer).

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Bas-côté sud avec son voûtement sur croisées d'ogives

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chapelle sud dans le prolongement du bas côté sud

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chapelle nord dans le prolongement du bas côté nord
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chœur - L'Assomption de la Vierge" par Claude Deruet (1623)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chœur - Voûtement sur croisées d'ogives à liernes et tiercerons (XVe siècle)
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Niche, jadis piscine liturgique, en tiers-point et polylobes (XIVe siècle)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Vitrail affichant la 1ère messe de Saint Pierre-Fourier en juin 1580

Des vitraux médiévaux et renaissance, il ne reste rien ; les remplages des fenêtres
ont reçu de nouveaux vitraux au XIXe siècle.

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Vitrail montrant le 50e anniversaire du sacerdoce du chanoine Gravier
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Vitrail présentant la Sainte-Famille
MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Vitraux installés au XIXe siècle

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chœur - L'Assomption de la Vierge" par Claude Deruet (1623)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Bas-côté sud - Niche comportant une pietà polychrome (XVIe siècle)

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chapelle sud - Groupe sculpté figurant l’Éducation de la Vierge par Sainte-Anne

MIRECOURT (88) - Eglise Notre-Dame de la Nativité (XIVe-XVIIe siècles)
Chapelle nord - Saint-Nicolas en bois (XVIIe siècle)

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lundi 14 novembre 2016

WOIPPY (57) - 14e Salon du livre d'histoire (19-20 novembre 2016)

Le 14e Salon du livre d'histoire de Woippy se tiendra les 19 et 20 novembre prochain !

WOIPPY (57) - 14e Salon du livre d'histoire (19-20 novembre 2016)

Programme :

Samedi 19 Novembre 2016
10 h : Ouverture du Salon

11h : Inauguration 

14h : Conférence « Le siècle des cathédrales : ferveur et audace »
par Franck Ferrand, parrain du Salon

15 h30 : Conférence « Les sanctuaires de pèlerinage, reflet de la vie culturelle, religieuse
et artistique en Lorraine à la fin du Moyen Âge »
par Catherine Guyon, maître de conférences en histoire médiévale

17 h : Remise du Prix du Livre d'Histoire de la Ville de Woippy

18 h : Projection « 1870, la chute d’un Empire »
réalisé par Patrick Basso  (salle du Préau)

19 h : Fermeture du Salon

Dimanche 20 Novembre 2016

10 h : Ouverture du Salon

11 h : Table ronde animée par Chantal de la Touanne sur le thème
« Le rôle du clergé dans la vie intellectuelle dans l’espace lorrain au Moyen Âge »,
en présence de Catherine Guyon, Mireille Cazan et Michaël GEORGE

15 h : Conférence « Les chroniques messines au Moyen Âge » par Mireille Chazan,
professeur émérite d’histoire médiévale

19 h : Fermeture du Salon
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vendredi 11 novembre 2016

GUERRE 14-18 : Douille sculptée (1915)

Louis Moignau, soldat au 164e Régiment d'infanterie puis au 9e Régiment du Génie, blessé
à la Ferme de Beauséjour (construite en 1820 le long du chemin reliant Minaucourt à
Mesnil-les-Hurlus et fortifiée par les Allemands) le 19 août 1917,
a été évacué à l'Hôpital Corbineau de Chalons-sur-Marne.

Louis Moignau, soldat à la 25e compagnie  du 9e Régiment du Génie
A droite, Louis Moignau tenant un chien dans ses bras

Il a comme d'autres poilus sculpté et façonné des douilles de canon de campagne de 75 mm.

Celle présentée ici, qui appartient à la collection privée de son petit-fils, remonte à 1915,
alors qu'il était à la 25e compagnie du 9e Régiment du Génie.

Centenaire 14-18 : Douille sculptée (1915)

Louis Moignau a ainsi réalisé une œuvre remarquable en piquetant cette douille,
en faisant notamment figurer une belle croix de Lorraine.

La douille est aussi sommée d'une sorte de couronne.

Centenaire 14-18 : Douille sculptée (1915)

Il a aussi voulu l'inscription : Lorraine

Centenaire 14-18 : Douille sculptée (1915)

Centenaire 14-18 : Douille sculptée (1915)
Culot de la douille ("75 DEC" signifie 75 de campagne ; "463 L" rappelle le lot d'obus ;
"15" identifie l'année de fabrication 1915 ; "C" est le fabriquant, "B" évoque la poudrerie
du Bouchet (Essonne) pour la charge de nitrocellulose, "Rs" atelier de vérification
de Rennes et "la croix" indique un obus à charge réduite)
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