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jeudi 20 mars 2014

PRENY (54) - Le château-fort

Le village de Prény est toujours dominé par les ruines encore imposantes
du château féodal des ducs de Lorraine !

Cette forteresse est si emblématique du duché de Lorraine que le cri de guerre
des Lorrains était "Prény, Prény"

PRENY (54) - Le château-fort

Aperçu historique

En 960, Prény est mentionné pour la première fois dans un acte émanant de l'empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique, Otton 1er  (962-973).

Un certain Rotroy de Prény est le premier seigneur connu du lieu, en 1065.

Vers 1138, la colline de Prény, alors possession de l'abbaye Saint-Pierre-aux-Nonnains (le duc de Lorraine est alors l'avoué du monastère) se dota d'un château ducal pour contrôler les mouvements de troupes alentours. En effet, le comte de Bar, établit à Mousson, et l'évêque de Metz sont alors en conflit avec le duc de Lorraine et tentent par tous les moyens de le déstabiliser.

En 1139, alors que le château de Prény est assiégé par les hommes de l'évêque de Metz, Étienne de Bar, le duc Mathieu de Lorraine dirige personnellement la défense de sa forteresse. Les deux partis ayant trouvé un terrain d'entente, le siège est suspendu. La trêve entériné, les Messins s'en retournent dans leur cité.

PRENY (54) - Le château-fort

En 1207, le comte Thiébaut 1er de Bar fait mettre le siège devant la forteresse ducale qui résiste aux assauts répétés. Le château semble avoir souffert des assauts des Barrois.

Le duc Ferry II de Lorraine (1205-1213) fait reconstruire son château de Prény en l'agrandissant. Occupant 45 000 m2, la nouvelle forteresse ducale comprend désormais 19 tours et 5 portes.

En 1262, le comte Thiébaut II de Bar (1190-124) assiège, en vain, le château. Les Lorrains repoussent vaillamment les ennemis du duc de Lorraine.

Du 14 au 17 septembre 1266, l'armée du duc Ferry III de Lorraine (1251-1303) affronte celle du comte Thiébaut II de Bar (1240-1291) et de son neveu, l'évêque de Metz, Guillaume de Trainel (1264-1269) devant les murs du château de Prény. La victoire est lorraine ; les forces barroises et messines quittent le champ de bataille la tête basse.

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

En 1286, l'évêque de Metz, Bouchard d'Avesnes (1282-1296) tente d'enlever, en vain, le château de Prény. Le châtelain, Milon de Vandières, réussit à maintenir la forteresse de Prény dans le giron lorrain. Après moult tentatives, les Messins renoncent et signent un traité de paix en 1290.

En 1435, René d'Anjou, alors emprisonné dans la Tour de Bar à Dijon (après sa défaite à la bataille de Bulgnéville), doit engager son château de Prény pour payer sa rançon.

En janvier 1437, avec le traité de Lille signé entre René d'Anjou et Philippe le Bon, le duc de Lorraine recouvre sa liberté contre la cession des seigneuries de Cassel et de Bois-de-Nieppe, possessions du duc de Lorraine enclavées dans le domaine bourguignon et une rançon de 400 000 écus. La garnison bourguignonne quitte alors Prény.

Durant l'année 1440, Messins et Lorrains s'affrontent à plusieurs reprises sous les murs de la forteresse ducale. Le château tombe entre les mains des Messins.

PRENY (54) - Le château-fort

En 1445, le château de Prény est rendu aux hommes du duc de Lorraine.

A partir du 15 octobre 1474, date de la signature du traité de Trèves entre le duc René II de Lorraine (1473-1508) et le duc Charles de Bourgogne (1467-1477), une garnison bourguignonne réside à Prény.    

En 1636, avec l'occupation de la Lorraine par les troupes françaises, la forteresse est démantelée sur ordre de Richelieu.

En 1731, le château est abandonné et devient une ruine inhabitable.

Saisit, en 1792, comme "Bien national", la forteresse est vendu, aux enchères publiques, propriété d'un rentier nancéien, en 1797.

Du 25 septembre au mois de novembre 1918, de nombreuses parties du château de Prény furent détruites lors de combats opposant Allemands et Américains.  

PRENY (54) - Le château-fort
Reconstitution hypothétique du château de Prény (par Jean Tealdi)


Suggestions de lectures :
Manuel Bazaille, Le Château de Prény, (Revue lorraine populaire, no 166, juin 2002
Manuel Bazaille, L'Arsenal du château de Prény, (Revue lorraine populaire, no 187, décembre 2005
Lucien Geindre, Le Château de Prény, (Le pays lorrain, Journal de la société d'archéologie lorraine et du musée historique lorrain, 43e année, no 1 - 1962)
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PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort
La tour Mandeguerre avec une grosse partie de son parement récupéré

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort
Porte romane de la Tour Mandeguerre

PRENY (54) - Le château-fort

PRENY (54) - Le château-fort
Logis contemporain construit le long de la courtine
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Situation de Prény en Meurthe-et-Moselle


Localisation du château dans le village de Prény
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ici )
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Copyright - Olivier PETIT - Patrimoine de Lorraine 2014 © Tous droits réservés

mardi 18 mars 2014

VERDUN (55) - La Porte Chaussée

De son passé médiéval fortifié, la ville de Verdun a gardé une superbe porte : la Porte Chaussée

Principale porte du rempart de la ville médiévale, à partir de 1380, elle est composée de deux 
puissantes tours semi-circulaires surmontées d'un parapet crénelé à mâchicoulis et d' une porte
à herse de bois surmontée d'un fronton classiques ajoutés en 1690.

Prison militaire royale à partir de 1754, la porte donnait sur la rive droite de la Meuse.

Aujourd'hui, la Porte Chaussée abrite l'Association des Villes de France.

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VERDUN (55) - La Porte Chaussée

VERDUN (55) - La Porte Chaussée

VERDUN (55) - La Porte Chaussée
Arrière de la porte

VERDUN (55) - La Porte Chaussée
Ouvertures gothiques à arcs trilobés
VERDUN (55) - La Porte Chaussée

La ville de Verdun avec la Porte Chaussée et son double pont
(Dessin de Jean Morette d'après une gravure de 1591)

La Porte Chaussée au XVIIe siècle
(Dessin de Jean Morette)
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 Localisation de la ville de Verdun en Meuse

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vendredi 14 mars 2014

RELANGES (88) : Roche des 12 Apôtres

La forêt de Relanges a gardé de son passé une ancienne abbaye en ruine, Bonneval,
et une curieuse roche sculptée : la Belle Roche ou Roche des 12 Apôtres.

Ce rocher en grès fut sculpté, à la fin du XVIIIe siècle, par Dominique Plancolaine (1745-1804),
par un tailleur de pierre de Thuillères

Les sculptures rappellent la Passion du Christ.

RELANGES (88) : Roche des 12 Apôtres
Des niches vides comportaient peut-être des statuettes disparues

RELANGES (88) : Roche des 12 Apôtres
  La mise au tombeau (au centre) et la mise en croix par les soldats romains (à droite)

RELANGES (88) : Roche des 12 Apôtres
Le Christ portant la croix (au centre)

RELANGES (88) : Roche des 12 Apôtres
Une mise au tombeau avec le Christ allongé, saint Pierre, Salomé, la Vierge,
Saint Jean, Joseph d'Arimathie et les saintes femmes.

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lundi 10 mars 2014

A LIRE : Le chevalier de Barbazan, de Tamerlan à Jeanne d'Arc... le secret !"

Pour ceux qui ont lu mon article sur la bataille de Bulgnéville (consultable ici)
vous vous rappellerez sans doute de l'engagement  du chevalier "sans reproche"
Arnaud-Guilhem de Barbazan (ma petite biographie sur ce personnage est ici)
auprès du duc de Lorraine, René d'Anjou.

Pour compléter mes écrits, je vous invite à lire le roman historique d'Henri Bontemps et de Luc Portier
dont le personnage central est Arnaud-Guilhem de Barbazan,
seigneur engagé qui tenta, vaillamment, de sauver la Lorraine !

vendredi 28 février 2014

BREMONCOURT (54) - Maison-forte

Au pied du coteau de Brémoncourt, on peut encore voir une ancienne maison-forte
transformée, depuis des années, en annexe d'une ferme agricole.

Malheureusement, son état se dégrade jour après jour !

La maison-forte au pied du village

Aperçu historique

Terre relevant du duc de Lorraine, Brémoncourt fut inféodé, pour moitié, à la famille de Vandières-Sorcy dès le milieu du XIIIe siècle.

En 1291, le duc Ferri III de Lorraine (1251-1303) donna la terre de Brémoncourt et celles de Lenoncourt et de Plombières, à son quatrième fils, Ferry.

Le nouveau seigneur de Brémoncourt et sa femme, Marguerite de Blâmont, favorisent les abbayes d'Etival et de Beaupré en les dotant de terres et d'étangs sur le ban de Brémoncourt, de Chaumont, d'Einvaux et de Froville. Des étangs et deux moulins sont alors aménagés à Brémoncourt à côtés des bâtiments agricoles et de la maison-forte (bâtie avant 1319).

Entre 1317 et 1321, Ferry et ses fils, Jacques et Gérard, endettés, sont contraints de vendre la moitié du village de Brémoncourt ainsi qu'une partie de la maison-forte à Mathieu de Lorraine, leur cousin. Ainsi, le 19 janvier 1319, Mathieu de Lorraine acheta la moitié de Brémoncourt à ses cousins, Jacques et Gérard. Le 10 juin 1321, le mardi avant la Saint-Barnabé, Jacques de Brémoncourt vendit ainsi à son parent, la grange pour 16 livres tournois. Enfin, le 1er septembre 1321, le même Jacques se dessaisit des trois quarts de la maison-forte pour 74 livres tournois.

Au début du XVe siècle, la maison-forte passa au chevalier Collignon de Ludres, bailli de Nancy et capitaine de Neufchâteau.

Après 1427, la maison-forte de Brémoncourt devint la propriété des familles de Deuilly, de Ville-sur-Illon et d'Haraucourt. En effet, la fille de Collignon de Ludres, Jeanne, épousa le maréchal de Lorraine, Charlot de Deuilly ; puis leur fille, Catherine de Deuilly, devint la femme d'Antoine de Ville-sur-Illon, et enfin, Jeanne de Ville-sur-Illon se maria à Jacques de Haraucourt.
Le 17 juin 1506, Jacob et Philippe de Haraucourt firent leurs reprises auprès du duc René II de Lorraine, pour leurs biens de Haraucourt, Pulligny, Brémoncourt, Removile, Richardménil.

BREMONCOURT (54) - Maison-forte
La maison-forte, côté ferme

La seigneurie de Brémoncourt passa ensuite à la famille de Raigecourt. Henri de Raigecourt, grand-maître de l'artillerie de Lorraine prit ainsi possession de la maison-forte le 27 juillet 1622. Pour service rendu, il fut nommé commissaire général des guerres, le 10 septembre.

En 1644, après les dépradations des soldats pendant la Guerre de Trente Ans, le village de Brémoncourt ne comptait plus que trois foyers.

Le 17 février 1663, le neveu d'Henri de Raigecourt, François-Henri, grand-veneur de Lorraine et du Barrois, époux de Beatrix de Beaufremont, rendit hommage au duc de Lorraine pour sa baronnie de Brémoncourt dont il venait d'hériter. Ensuite se succédèrent plusieurs membres de la famille de Raigecourt. Ainsi, Claude-Bernard de Raigecourt, seigneur d'Ancerville, fils de François de Raigecourt, devint baron de Brémoncourt ; et Nicolas de Raigecourt, colonel d'un régiment de cavalerie du roi de France et chambellan du duc Léopold de Lorraine, fut fait comte de Brémoncourt.

En 1710, les archives rappellent que la haute, moyenne et basse justice étaient détenues par les sires de Raigecourt.

Pour finir, les seigneurs de Brémoncourt étaient également collateurs de la chapelle Saint-Nicolas sise dans l'église paroissiale Saint-Rémy.


BREMONCOURT (54) - Maison-forte
La façade présente des ouvertures des XVIIe-XVIIIe siècles.
La tour nord-est (à droite sur la photo)

Architecture

Située dans une dépression marneuse, à 400 m au sud-est de l'église et du village, la maison-forte de Brémoncourt occupe une terrasse quasiment carrée de 30 m sur 33 m, avec, sur trois côté, un fossé large de 10 m sur 1 m de profondeur et sur 60 m de long. Un filet d'eau coule aujourd'hui dans le fossé alors qu'à l'époque de son occupation par les seigneurs de Brémoncourt, il était inondable grâce à l'eau de l'étang tout proche (aujourd'hui disparu !)

Le bâtiment actuel, en forme un U, est composé d'un corps principal de 28 m x 9 m à l'est, flanqué de deux tours circulaires, de 5 m de diamètre, au nord-est et au sud-est et de deux ailes en retour.

Une chapelle, dédiée à Sainte-Anne, existait aussi à l'intérieur même de la maison-forte, dès 1617. Un officiant était chargé de célébrer l'office tous les vendredis.

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BREMONCOURT (54) - Maison-forte
La maison-forte depuis le coteau
BREMONCOURT (54) - Maison-forte
La maison-forte avec la tour en partie éventrée
BREMONCOURT (54) - Maison-forte

BREMONCOURT (54) - Maison-forte
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Localisation du village de Brémoncourt en Meurthe-et-Moselle

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lundi 24 février 2014

LUNEVILLE (54) - Exposition "L'Homme en devenir II"

Le château de Lunéville propose actuellement une exposition
du sculpteur alsacien Paul Flickinger

"L'homme en devenir II"

Inspiré par Picasso, Max Ernst et Jean Dubuffet, Paul Flickinger a réalisé
11 sculptures monumentales anthropomorphes. 







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Situation de Lunéville en Meurthe-et-Moselle


Localisation de l'exposition dans Lunéville
(Vous pouvez agrandir la carte en cliquant ici)

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